Nos mots (3)

C’est un peu étrange.

Une semaine de classe déjà terminée. Une semaine de classe sans classe mais avec eux quand même.
C’est un peu étrange. Les mots de professeur que j’écris sont accompagnés d’autres mots. Plus inhabituels. Des prends soin de toi. Des courage. Des tu grandis. Et des tonnes d’encouragements.
En retour, leurs mots qui questionnent et n’oublient jamais de nous dire merci.

 

Une semaine de Carême et sa moitié dépassée. Une semaine sans église mais avec une Église quand même.
C’est un peu étrange. Les amis prêtres d’ici on tout fait pour que de nos maisons, nos églises restent ouvertes, virtuellement mais pas pour de faux: Laudes, messes, temps de prières, vêpres, louanges, chemin de croix en vidéo, et les jolies newsletters de mon curé. Et des tonnes de mots d’ailleurs.
En retour, mes mots qui prient et n’oublient pas de leur dire, de Lui dire, merci.

 

Une semaine sans rencontres de nos corps, sans contacts en vrai mais avec tellement de messages d’amitié quand même.
C’est un peu étrange. Les mots des proches et des amis, des collègues, des rencontres d’hospitalière gardées qui appellent, les sms clins Dieu, les sourires plus lointains de presque inconnus sur les réseaux. Je ne garde que les tonnes de joli et il y en a.
En retour, mes mots, pour eux, et un peu ici, qui ne vous oublient pas, merci d’être là.  🙂

Et soudain, l’écran devient Lumière…  😉

 

 

 

 

Nos mots (2)

Ils affluent de partout. Ils font du bien. Il y en a beaucoup, peut-être même trop. Tant pis. Tant mieux. Je les prends.
Aujourd’hui, c’était un jour pour les donner.
Les mots. D’ici, tout près, qui nous tiennent chaud. Et qu’on redonne aussi vite de peur de les garder seulement pour soi.
Les mots. D’ailleurs. Des tas de bonnes idées, de jolis liens, de bons moments à lire, à écouter. J’ai passé mes heures à les transmettre, les envoyer, les partager.

Jusqu’à ce soir où trouver les mots de ma petite prière, un peu fatiguée, un peu vidée de tant, m’était soudain difficile.
Alors, j’ai ouvert un vieux cahier de petite fille, là où des mots se posaient parfois et à lire, je me suis dit que c’était un peu ça, oui que c’était un peu ça ce que je pourrais Te dire ce soir.

 

Jésus,
Il y a des mots que je n’arrive pas bien à dire quand le monde est trop compliqué
J’en entends plein autour. Des qui pleurent, des qui souffrent, des qui meurent
Je pourrais te dire mes mots. Des qui rient, des qui aiment, des qui vivent
Mais je crois que ce que je préfère ce sont les mots que Tu entends dans ma prière
Ceux que je ne prononce même pas
Mais que Tu sais parce qu’ils T’aiment

 

 

 

Nos mots (1)

Curieux retournement de Carême.
J’avais décidé de vous parler de nos mains et celles-ci ne peuvent plus se rencontrer, se toucher, se raconter.
Elles ne peuvent plus parler.
Mais ils restent nos mots. Dits, écrits, reçus, envoyés, partagés, entendus, lus.

Depuis la journée de vendredi au collège, je mesure combien ils nous sont précieux. Moi qui les aime tant depuis toujours, moi qui désespère des silences mortifères et qui sait combien les mots donnés soignent, apaisent, pardonnent, combien ils aiment, me voilà à vivre cela d’une manière presque extrême depuis quatre jours. Et peut-être bien que ce Carême va se continuer ici avec nos mots, et non plus nos mains, nos mots oui, ceux qui nous font du bien.

 

Les mots de Cécile, jeune hospitalière avec qui je devais partir à Lourdes. Messenger a fait sonner mon téléphone dimanche, au creux de l’après-midi. C’est la première fois que Cécile m’appelle. Pour me raconter son travail de soignante dans un Ephad d’Angers. “Ici, c’est touchant tu sais…il y a des couples séparés, seul le mari ou bien la femme est à l’Ephad et plus de visites autorisées…alors tu vois avec le linge qu’elle apporte, il y a un petit mot d’amour. J’ai même dû le lui lire… ça m’a fait pleurer tu sais.”

Les mots des collègues profs depuis lundi. Les SMS affluent, les mails. Je travaille dans une petite équipe qui se respecte et s’apprécie beaucoup. Mais là, jamais en si peu de temps on s’est tant encouragé.  Et puis, on a partagé hier la douleur d’une collègue qui ne pourra sans doute pas assister à la sépulture de son beau-père. “Et je veux bien que tu m’envoies une petite parole d’évangile chaque jour tu sais…”

Les mots des élèves depuis hier. On a mis en place un relais de cours et d’activités et les premiers retours, appliqués, presque sans fautes, nous rappellent combien le collège est un lieu repère pour beaucoup d’entre eux. “Madame, hier soir j’ai relu les textes d’Anne Frank que vous nous aviez donnés en début d’année et j’ai commencé à écrire mon journal, cela va m’aider je pense…”

Les mots d’Eugène et de Marie-Jo. Les vieux amis courageux et le petit clin d’oeil de Marie-Jo qui ne sort presque plus depuis un moment. “La quarantaine, je sais ce que c’est…”

Les mots de mes proches. Précieux et forts.

Ses mots. Ses mots à Lui. Ma Bible ouverte, pas seulement en prière. Ma Bible ouverte sur le coin de mon bureau, sur un bord du canapé, dans la cuisine, dans un petit tour au jardin. Chercher dans Sa Parole des sourires, des encouragements, chercher l’Espérance. Et trouver.

 

Chers amis, je viendrai vous raconter de jolis mots si au fil des jours, il en est qui réconfortent, soutiennent et même donnent de la Joie.
Prenez bien soin de vous et d’ici, sans crainte, je vous embrasse,

Corine

 

Mes mains

Bonjour chers amies lectrices et amis lecteurs,

Mes mains l’ont compris avant moi je crois.

Mes mains de femme, de maman, de fille, de sœur, d’amie, de voisine, d’enseignante, d’hospitalière
seront ailleurs qu’ici dans les jours à venir.
J’arrête ici mes mains de Carême même si le chemin continue, dans nos vies et dans nos prières aussi.

Prenez bien soin de vous tous, n’hésitez pas à laisser de vos nouvelles surtout !

à très bientôt je l’espère,

Corine

P.S: Ses Mains à Lui nous soutiennent.  🙂

 

à la manière de Joseph…

Les mains du bois ©AnSoF

Coup de main (14)

Je crois n’avoir jamais entendu autant parler de nos mains pendant un Carême.

Hier soir en rentrant d’une longue journée, fatiguée, j’ai posé mes mains sur mon clavier.
Elles sont restées silencieuses.
Ou plutôt, muettes.

Ce matin, à nouveau, j’ai tenté l’écriture.
Et à nouveau, muettes.
Elles qui ne tarissent jamais.

J’ai ouvert ma messagerie.
Retrouvé un sourire d’Anne-Sophie et quelques-unes de ses photos.
Et mon appel au secours. Vers elle.

Entendu.
Je crois qu’Anne-Sophie les a toujours entendus.

Merci Anne-So de “ta respiration en cours de route”.

Voici pour vous, aussi.
à demain, peut-être avec un autre coup de main. 😉

« Je remets mon âme entre tes mains »

Regarde, Seigneur, d’abord je la prends dans mes mains à moi. Comme un oisillon qu’on risque d’étouffer sans y faire attention, nu et fragile, incertain, mais plein de vie. Je la prends dans mes mains un peu sales, un peu maladroites, un peu étroites. Ces mains à qui pourtant Tu confies tant de choses, Seigneur. Je la prends dans mes mains et je te la tends, je la remets entre les tiennes, de mains. Je te la remets comme le don précieux que Tu m’as fait, qui vient de Toi, et que je dépose là où elle pourra grandir et devenir belle. Je remets mon âme entre tes mains. Tes mains de Père éternel, si douces, si confiantes, si rassurantes. Dans cet écrin de tendresse et de force, comblée de ton amour, elle pourra prendre confiance, mon Dieu, et se nourrir de Toi pour abreuver ma vie.
« Je remets mon âme entre tes mains » – dans un soupir de soulagement, un réconfort immense, même si ce mouvement demande un peu de force, celle du lâcher-prise, un peu de confiance. Même si ce geste, Seigneur, il faudra le refaire tous les matins, à chaque minute. Même si je sais que je serai souvent tentée de la reprendre pour en faire à ma guise, souvent tentée de tourner le dos à tout ce qui n’est pas si simple, dans cet abandon-là.
                                                                                                                                               Anne-Sophie F.

 


©AnSoF

 

 

De nos mains (13)

Cette semaine, nous entamons notre deuxième “dizaine” de Carême.
Alors,  j’ai eu envie de laisser un peu le quotidien – et non de le délaisser ! – pour vous raconter aussi quelques “mains” de mes évangiles: celles qui me parlent, celles que l’on a raconté, des mains qui nous redisent l’amour de Dieu et nous y ramènent !

 

Les mains sur son grabat

 

Il est des gestes dans les évangiles qui me touchent.
Et des mains aussi.

 

Souvent, je pense à ce paralytique cloué sur son lit, dans une chaise peut-être, à longueur de jour et de nuit. Je l’imagine comme ces malades rencontrés chaque année dans mon accompagnement d’hospitalière à Lourdes. Je repense à Laurence dont le corps n’avait que la seule parole et la seule main gauche pour s’exprimer, à Sonia qui, elle, n’avait que ses paupières pour nous parler.

 

Absence de corps.


C’est difficile de comprendre l’absence d’un corps. Et j’ai toujours en mémoire ce que Laurence disait: “Mon corps existe mais  il est comme ma prison.”

Il est prisonnier de son corps notre paralytique. Ses quatre amis le savent bien, trouant l’espace de leur amitié pour l’amener à Jésus.

 

Il est des gestes qui me touchent.
Et des mains.

Paralysées, ce sont elles les premières qui retrouvent vie. Bien sûr, oui, ce sont ses jambes qui se lèvent et le portent mais ce sont ses mains  qui agissent les premières, ce sont elles qui prennent son grabat.
Ce sont elles qui révèlent sa nouvelle vie. 

Et je les vois.
Prenant à pleines paumes le pauvre brancard, l’emportant en sa maison. “Prends ton brancard et rentre chez toi”, ce sont elles qui déposeront le passé dans un coin de la maison. Visible, sûrement. Pour mieux regarder l’aujourd’hui.
Comme nos mains, lorsque elles sont pardonnées de nos faiblesses, retrouvent force, vie renouvelée.

 

Bon mercredi chers amis lecteurs. Que ce Carême trouve le temps de poser devant Dieu nos paralysies. Que nos mains pardonnées retrouvent vie.

à demain 

 

De nos mains (12)

Cette semaine, nous entamons notre deuxième “dizaine” de Carême.
Alors,  j’ai eu envie de laisser un peu le quotidien – et non de le délaisser ! – pour vous raconter aussi quelques “mains” de mes évangiles: celles qui me parlent, celles que l’on a raconté, des mains qui nous redisent l’amour de Dieu et nous y ramènent !

 

Les mains de Zachée

 

Au sujet de ce grimpeur de sycomore, publicain riche au-delà du riche, infréquentable, à la solde de l’occupant, petit par la taille et grand par sa puissante malhonnêteté qui avait gardé le cœur battant de curiosité et le désir brûlant de voir Jésus, on parle de regards: le sien qui veut voir Jésus, celui de Jésus qui se pose sur lui, celui de Dieu fait d’un amour qui le transforme.

Moi, j’aime bien aussi penser à ses mains.

Les mains de Zachée, je crois, prolonge ce regard, à chaque fois.
Elles ont tant compté, tant trié la monnaie, tant brassé l’or, entassé tellement d’argent, à s’en brûler les yeux.
Elles ont dû se tenir l’une à l’autre, seules, une fois la tâche terminée, sans avoir personne vers qui se tendre.
Elles ont attrapé les branches basses puis écorché l’écorce pour grimper au plus haut enfin écarté les dernières feuilles parce qu’elles voulaient Le voir.
Elles ont soutenu un cœur battant dans sa poitrine lorsque “Zachée je veux demeurer chez toi” est parvenu à ses oreilles.
Elles se sont laissées glisser sur le tronc, elles ont descendu vers les mains de Jésus qui l’ont aidé à poser à nouveau ses pas sur la terre.
Elles ont accueilli Jésus, se sont ouvertes, lui ont préparé les meilleures des galettes.
Elles ont rendu, donné, réparé.
Elles ont été aimées.
Elles ont aimé.

J’aime les mains de Zachée lorsqu’elles rencontrent celles de Dieu. Elle me disent que je peux oser les tendre vers Lui, humblement, qu’Il ne me lâchera pas.

 

Bon mardi…! Prenez toujours soin de vous.

à demain

 

 

 

 

 

De nos mains (11)

Cette semaine, nous entamons notre deuxième “dizaine” de Carême.
Alors,  j’ai eu envie de laisser un peu le quotidien – et non de le délaisser ! – pour vous raconter aussi quelques “mains” de mes évangiles: celles qui me parlent, celles que l’on a raconté, des mains qui nous redisent l’amour de Dieu et nous y ramènent !

 

 

Les mains de Marie

 

Ton ventre s’est arrondi
Tout doucement
Tes mains se posent sur la sphère de vie
Tendrement.

 

Petite, on m’a offert des évangiles illustrés qui avaient appartenu à ma grand-mère. Sous forme de bandes dessinées, je les ai aimées au point d’en user certains coins de pages. Pourtant, il y avait parfois  sur les pages à feuilleter des vignettes absentes que j’aurais aimé ajouter.

Je ne sais si c’est la pudeur d’une époque ou bien un choix du dessinateur mais les pages qui racontaient la naissance de Jésus par exemple me montraient tour à tour Marie, de dos, assise sur le petit âne et enveloppée dans un grand châle, Marie, de dos, devant la porte close de l’auberge, Marie, de dos, devant l’entrée de l’étable, Marie, de dos, tout près de son Joseph qui installait presque convenablement la pauvre étable. Puis, Marie tenant Jésus dans ses bras. C’était un peu court !
Pas une seule image de Marie au ventre rond, pas une seule main de maman supportant la rondeur de son ventre.

 

Tes bras se croisent sur ton amour
Passionnément
Marie
Remplie du feu intérieur, tu attends.

 

En vérité, il n’y avait pas d’attente. L’attente ne se dessinait pas même si chaque année il fallait la vivre dans un temps d’Avent centré sur Sa venue.

Alors, j’écrivais les mains de Marie en poèmes d’enfant, je les dessinais parfois, je les imaginais toujours.
Posées sur son ventre rond, ses mains ouvertes en merci.

 

Et j’ai su très tôt que les mains de Marie que je savais posées sur son ventre étaient celles qui m’avaient donné le désir, ancré au plus profond de moi, de vouloir accueillir des enfants un jour, un jour de devenir maman.

 

 

Bon lundi ! Qu’à l’image de Marie, nos mains sachent accueillir et dire merci pendant ce Carême !…Et prenez bien soin de vous !

à demain

 

 

 

 

De nos mains (10)

Samedi silencieux, mes mains reviennent un tout petit peu ce dimanche pour ne pas faillir à mes 40 jours.  😉
et à nouveau…à demain !
Corine

 

Les mains de mes dimanches

 

Chaque dimanche, il y a ce moment où je les approche l’une de l’autre, l’une soutenant l’autre plus exactement, et dans le creux de ma paume, le Pain est déposé.
Il y a ces dimanches-là où juste après, avec d’autres, c’est à moi d’aller “donner la communion” au reste de l’assemblée.

J’aime ce moment.
J’aime ce moment où ma main tient la coupelle pendant que l’autre prend le pain, élève mon sourire avec Lui, essaie toujours de croiser leur regard et dépose le Pain dans le creux de leurs mains.

J’aime ce moment où la communion prend tous ses sens.

 

Ce dimanche, je suis allée au fond de l’église avec Jean-Marie. Côte à côte, nous avons donné le Pain. C’est drôle, nos voix peu à peu ont alterné le Corps du Christ, nos mains ont parfois dessiné des petites croix sur des front d’enfants, et nous avons croisé tous ces regards, doucement.

Et il y a eu le front du petit Léon.
Ses 4 ans m’avaient rejoint pour le temps d’éveil à la Foi.
On avait pris le temps de raconter la Lumière sur Jésus et tout l’amour de Dieu dans nos petites vies.
Au moment de tracer la croix sur son front, Léon a souri, en grand, en vraiment grand.

Ce dimanche, à la sortie de l’église, j’ai recroisé Léon, il a tiré ma manche et attrapé ma main, la secouant un peu pour me dire qu’il était bien là.
– Dis, tu feras encore des croix dimanche ?
– Non…mais, normalement, je serai là… et toi Léon ?
Léon se retourne vers sa maman, l’interrogeant:

– On revient maman chez Jésus ?

🙂

 

 

 

De nos mains (9)

Pour ce Carême, je viens vous raconter des mains…les miennes, les nôtres, les vôtres, et, à venir cette semaine, de “belles” mains que j’ai rencontrées ou que je croise encore…

 

Les mains de Joël

 

Beaucoup se souviennent de leur index qui suivait la ligne des mots et s’arrêtait presque sous chaque syllabe pour essayer d’en sortir un son et si possible le bon. Personnellement,  j’ai oublié mes débuts de lectrice. En revanche, je revois la pages du manuel de classe primaire avec les syllabes découpées et je crois entendre encore quelques phrases que la maîtresse nous faisait répéter en chœur.

Et je me souviens aussi que j’ai toujours lu avec mes mains.  Non pas seulement pour suivre les lignes, mais plutôt pour tenir les pages, les tourner, laisser filer mes doigts sur un passage que j’aimais vraiment, pointer un mot moins ordinaire, en montrer un autre très étonnant, caresser une couverture, rechercher un personnage, un lieu, un instant.
Depuis toujours et jusqu’à aujourd’hui, mes mains lisent autant que mes yeux.

 

Cela m’a rappelé un souvenir de mains.
Je
me souviens de Joël. J’aime beaucoup me rappeler cette rencontre et ce petit bout d’histoire. Je l’ai racontée ici il y a longtemps. Une amie m’avait demandé si je pouvais donner des cours à Joël pour qu’il apprenne vraiment à lire. Cela n’aurait rien eu d’un peu joli si Joël n’avait pas eu presque 30 ans quand les cours ont commencé, s’il n’avait pas fait un collège seulement à moitié parce que sa vie en avait décidé ainsi avant d’entrer à l’usine puis de reprendre la route de l’école pour pouvoir apprendre le métier de menuisier qui le faisait rêver. Il a fallu beaucoup de confiance et beaucoup de courage pour qu’en plusieurs mois, Joël sache lire normalement et qu’il passe d’un déchiffrage à une lecture fluide et à la découverte de tous les plaisirs que cela suppose quand on peut enfin se plonger sans difficulté dans un roman.

 

C’était il y a 10 ans déjà mais je me souviens comme si c’était hier de la main hésitante de Joël à suivre les lignes puis de son rythme de plus en plus assuré au fil des semaines d’apprentissage. Très vite, il a étanché sa soif de lire en s’inscrivant à la bibliothèque. Très vite il est devenu intarissable sur ces nouvelles lectures.

 

Depuis quelques années, cinq bientôt exactement, Joël est papa. Et quand on se voit, le plus joli, ce sont ses mains qui ouvrent un conte et tiennent le livre devant son enfant pour lui raconter une histoire.

Chaque fois les mains de Joël me redisent le beau d’une vie qui continue de vouloir, bien au delà des apparences, des préjugés, des épreuves.

 

Bon vendredi !
Deuxième vendredi de Carême: que vos mains puissent rester ouvertes, qu’elles aient le courage d’oser.

à demain