Un Avent… dans le vent !

J – 10 et des poussières d’étoiles  😉

 

Il y a eu des sourires, il y a eu des visages, il y a eu des mots. Certains même étaient doux.
Il y a eu de beaux partages aussi.
Ce petit blog aime tant le temps de l’Avent.
Il aime surtout le déroulé des jours à compter comme un ruban qu’on tire doucement jusqu’à la veillée de Noël.

Depuis quelques années déjà, je n’échappe pas à cette sempiternelle question – et au regard amusé qui l’accompagne – que certains savent me lancer quand revient novembre:

– Alors, ton Avent, ce sera quoi cette année ?

 

à  vent

 

C’est ce que j’ai entendu cette fois.
Pour la première fois même, au tout début de novembre, quand la question s’est posée.

C’est vraiment étrange les mots.
J’y ai mis mis tant d’avant, tant d’aventures, tant d’avènements, mais du vent, jamais encore !
Il est vrai que la tempête sévissait ce jour de novembre, peut-être qu’elle m’a soufflé ses mots.

L’Avent cette année a donc détaché ses syllabes: à vent, à tout vent même, à tous les vents.
De celui qui prend le large à celui qui se fait gré, d’un vent coulis à un vent de folie, d’un qui tourne, qui redouble, qui se fend, j’ai entendu l’Avent comme un grand Souffle de vie.
Et j’ai bien envie de venir décliner pendant 24 jours ici, avec vous, pour vous, tous ces souffles, Ses Souffles qui sait…

Bien sûr, il y aura ma Bible ouverte au cœur de chacune de mes journées. Mais je ne parlerais sans doute pas aussi bien qu’Amos de celui qui a formé les montagnes et créé le vent, ni du vent d’occident de l’Exode, ni du vent d’orient, du nord ou même des quatre vents des cieux.
Il y aura la Parole dans ma vie, dans mon quotidien, dans mes heures, parce que c’est là que j’aime l’écouter et la faire entendre, la vivre et la faire vivre, imparfaitement sans nul doute mais du mieux que je peux.
C’est là que Son vent souffle aussi.

De quel vent, pour quel Avent, c’est bien cela que je veux essayer de partager.
Je ne sais trop de quoi seront faits encore tous mes “à vent”, tout ou presque reste à écrire !

À toutes et tous, à bientôt pour un Avent dans le vent … dans 10 jours et des poussières d’étoiles !

 

Petites prières

Silencieuse
Genoux à terre
Mots enfouis aux confins de mon cœur
Quand la lumière s’absente
et que le jour s’éteint

Murmurée
Lèvres effleurées
Aveux à demi-mot au long du temps
Dans les jours bruyants
et les brûlantes heures

Chantée
Mains levées
Mots délivrés par nos gorges écloses
Portées dans tes chapelles
où nos âmes résonnent

Ma prière
pleurée, osée, criée
Toujours vers Toi
Au-delà des évidences et des paroles enfermées

Ma prière
soufflée, libérée, avouée
Aux heures certaines
Ultime abandon
Pour entendre Ta voix, trouver Ton regard
et demeurer en Toi

Amen

 

Avec les cloches de l’église tout le temps

J’aime les chansons. Les petites chansons, la variété, la chanson populaire.
Depuis toujours, depuis que les voix que j’ai aimées fredonnaient Brel ou Ferrat, Edith Piaf ou Mireille Mathieu, Aznavour ou Barbara.
Depuis toujours, depuis que mes jeunes tantes faisaient tourner sur leur manche-disque les 45 tours des Michel, les Sardou, Polnareff ou Delpech.
Depuis toujours, depuis que les années 80 ont laissé dans des coins de ma mémoire et sur le bout de mes lèvres les refrains de mes 20 ans.

J’aime les chansons. Les petites chansons, la variété, la chanson populaire.
Celle qui balance ses mots dans nos quotidiens, qui dit l’amour presqu’autant que mes pages d’évangiles. Si. Je l’ai écrit ça déjà: toutes les chansons parlent d’amour.
Et souvent de Dieu, bien plus souvent qu’il n’y paraît.

J’aime les chansons. Les petites chansons, la variété, la chanson populaire.
Celle qui en dit beaucoup plus sur l’humanité en l’espace de quelques vers seulement, en deux simples mesures, bien davantage que tous les beaux et grands discours.

J’aime les chansons parce qu’elles sont petites, peut-être parce qu’on les méprise souvent les chassant d’autorité hors du champ de la littérature et de la poésie, de tout ce qui grandit l’esprit. J’aime les petites chansons de rien peut-être parce qu’on leur colle cette étiquette d’un rien du tout que j’aime faire valser.

J’aime les chansons et quand un chanteur nous quitte il y a souvent un bout de moi qui se rappelle, et avec une chanson, un bout de vie. Un bout de ma vie.

Aujourd’hui, le dernier des Compagnons de la chanson est mort. Fred avait 95 ans. La génération de mes grands parents qui d’ailleurs l’avait rencontré lors d’une drôle d’exposition de peintures, bien loin de ses succès de chanteur. C’est sans doute pour cela que ses refrains ont accompagné mes premiers voyages en voiture, fredonnés à deux voix en place de l’autoradio qui n’existait pas.

Et il y a eu cette chanson. “Les trois cloches” et Jean-François Nicot et la douce Elise et le bon Dieu dans la vieille église. Petite fille, je la fredonnais aussi et Elise, c’était le prénom que j’aimais, gardé au cœur et donné à mon premier bébé.
Il y a eu cette chanson, précieuse.

Et il y a eu ce jour où elle fut reprise par une jeune chanteuse. Je la fredonnais à nouveau, CD en boucle dans toute la maison.
J’étais jeune maman et mes trois petits étaient des tout-petits. Alors, je me suis prise à chanter à nouveau “les trois cloches” comme j’aimais à le faire … en voiture aussi, lors de nos premiers voyages ensemble.
Et, dans un de mes petits cahiers, j’ai gardé les mots de mon Elise et de ses 5 ans.

 

– Maman elle raconte quoi cette chanson avec Elise dedans ?
– La vie. Elle raconte la vie.
– Ah… mais elle est drôlement jolie la vie avec les cloches de l’église tout le temps.

 

 

 

Un truc très bien

Elle a 12 ans, bientôt 13.
C’est la première fois qu’elle franchit les portes d’un monastère de Bénédictines comme la plupart des jeunes qui le temps d’une moitié de week-end, chaque année, m’y accompagnent.
Je pourrais encore raconter leur belle curiosité, leurs sourires et leur mots simples et spontanés.
La sienne aussi.
Mais je ne ferais que me répéter, répéter le joli de ces moments, leur précieux. En vrai, ces jeunes croisés en caté au bout de chaque semaine, petits dans leur chemin avec Dieu, me grandissent à chaque fois. Ce sont leur curiosité, leurs visages et leurs mots qui me donnent à aimer toujours un p’tit peu plus, et même souvent un p’tit peu mieux.

Elle a 12 ans, bientôt 13.
C’est la première fois qu’elle franchit les portes d’un monastère. Elle découvre qu’entre la salle à manger et la cuisine de notre logis situé dans une aile du monastère, il y a un passe-plat. Elle apprend ce mot inconnu d’elle jusque-là, elle répète la définition: petite porte qui l’amuse beaucoup et donne au moment de préparer le dîner un petit air hors du commun. Elle s’amuse avec les autres à l’idée de passer les plats d’un côté à l’autre sans avoir à changer de pièce. Je vous l’ai dit, ce sont des enfants. En vérité, souvent, ils me disent, au-delà de l’amusement, que c’est juste drôlement pratique. Comme elle qui, cette fois, m’assure que c’est vraiment un “truc très bien”.

 

À la fin de la messe ce matin et en attendant le repas pris en silence avec les Sœurs, nous avons trouvé le temps de nous partager nos impressions. La beauté de la chapelle encore, découverte aux Laudes, la harpe de Sœur Claire, la communion au pain et au vin.
Chacun y va de sa remarque, de ses mots et de ses questions.
Elle s’approche un peu plus de moi avec la sienne.
– Madame… c’est super, il y a aussi un passe-plat pour les hosties…!

Un peu étonnée.
Puis le sourire.
Un grand sourire.

Mon grand sourire quand je réalise très vite que dans la chapelle, le prêtre s’approche toujours du tabernacle en se déplaçant vers le mur, là où une jolie petite porte en forme de grain de blé – qu’on ne voit pas de nos places- , jolie petite porte ouverte dans ce mur de droite, et de là, il en ressort les hosties comme si on venait de lui “passer” la nourriture, comme s’il y avait quelqu’un de l’autre côté. Comme si la porte du tabernacle n’était autre que celle d’un passe-plat, à l’identique de celui de la salle à manger de notre logis.

Elle a 12 ans, bientôt 13.
C’est la première fois qu’elle franchit les portes de ce monastère. Je lui raconte le tabernacle. Elle s’excuse presque, bien sûr qu’elle connaît mais ça ne ressemble en rien à celui de son église, là où elle va parfois.
Elle sourit.
– C’est vraiment “un truc très bien” aussi, pardon de m’être trompée.

Et moi, quand même, de lui dire que l’idée n’était pas si saugrenue.
Non.  Pas saugrenue du tout l’idée que Dieu s’offre en nourriture dans la simplicité d’un repas, dans ce qu’il y a de plus quotidien et de plus essentiel de nos vies.

Un repas.
Un truc très bien en somme.  😉

Chou !

C’est presque chaque fois la même histoire. Non. Ce pourrait être chaque fois la même histoire.
Mais c’est toujours un peu différent.

Pourtant ma petite douzaine de garçons et de filles est prête de la même façon.
On a fait la liste de courses pour le dîner.
On a préparé les jeux pour la veillée.
On n’oubliera pas les chamallows à faire griller dans la cheminée.
Ni les questions pas trop tordues qu’on posera aux sœurs.
J’ai préparé mon p’tit texte d’évangile.
Mes p’tits bouts de prière.
Des B.D.
Et toutes les p’tites choses que je pourrais leur raconter sur Dieu.

 

J’ai quitté le collège un peu plus tard ce soir.
Il y a tout plein de fatigue mais tout plein de bonheur aussi à emmener ma joyeuse troupe. Tout est prêt donc. On file demain après la classe. Le logis Saint-Benoît nous attend, la chapelle, leurs sourires.
Martigné-Briand, nouvel épisode.

J’ai quitté le collège un peu plus tard ce soir en repassant par la salle des profs.
Il n’y avait plus personne. Le collège n’était pas vide pour autant, certains collègues dans les salles proches, rencontraient les parents de deux de nos classes.
Il n’y avait plus personne dans la salle des profs et pourtant un assez chouette plateau très trop vraiment trop posé sur nos tables.
J’ai souri.
Notre adorable cuistot avait encore une fois pensé à nos longues journées et aux longues soirées en laissant là de quoi remonter le moral et redonner un peu d’énergie.

 

Un dernier tour à mon casier.
Un petit mot.
“Corine, j’ai gardé quelques choux au frigo. Je pense que ça peut améliorer l’ordinaire de votre veillée en monastère, passe par la cantine demain, avant de partir.”

 

C’est presque chaque fois la même histoire. Non. Ce pourrait être chaque fois la même histoire.
Mais c’est toujours un peu différent.

Il y a toujours un peu plus d’amitié autour de chacun de nos départs.

Clin Dieu

Il y avait ce bonhomme d’une dizaine d’années je crois à la messe ce matin. A côté de moi et de sa mamie qui lui racontait, avant le début de l’office,  son arrière-arrière-arrière grand-père, né en 1879.
– Mais s’il était mort à la guerre avant d’être papa, je n’existerai pas alors ?
– En effet…
– C’est vraiment moche la guerre, ça empêche à des gens de naître et de vivre et d’être heureux même !

 

 

Petit silence.
La mamie me sourit, se penche à l’oreille de l’enfant, l’embrasse pendant le geste de paix.
– Alors, n’oublie pas d’être heureux.

 

Y a bien un “h” à historique ?

– M’dame, y a bien un”h” à historique ?
De toutes les questions d’élèves sur l’orthographe, celle-ci m’est restée comme l’empreinte d’un de mes plus jolis souvenirs.

 

J’avais  22 ans.
C’est drôle de commencer un billet comme ça. Je me rends compte que de tous les témoignages que j’ai lus et entendus ces derniers jours sur la chute du mur de Berlin, les gens commencent à en parler en disant quel âge ils avaient et ce qu’ils faisaient précisément ce jour-là.
J’avais 22 ans et je ne sais pas si l’âge a quelque chose à voir avec les histoires qui nous marquent. Sans doute.
En novembre 1989, pendant qu’une page de l’histoire tombait – littéralement- moi j’en commençais tout juste une. Mon histoire avec mon métier de prof. Alors la chute du mur, pour moi, garde toujours cette saveur-là. Et celle du “h” à historique.

J’ai fait mes premiers pas dans un lycée et je me suis retrouvée à 22 ans devant des élèves de Première qui pour certains – parce que leurs parcours avaient été difficiles – n’avaient que quelques années de moins que moins, quatre seulement pour cette jeune fille.
Sarah.
Paradoxalement, cela ne rendait pas les chose difficiles. J’étais la professeure, elles les élèves. Il n’y avait que des filles dans cette filière-là. Et une confiance, une belle confiance réciproque.
Fin septembre, Sarah n’est pas revenue en classe après seulement deux semaines passées au lycée.

Avec sa classe, un petit effectif, mes débuts se passaient plutôt bien: ces jeunes filles avaient toutes l’envie de se sortir d’un collège pas toujours heureux et avaient surtout en ligne de mire un baccalauréat qui leur donnerait la clé de leur avenir. Moi, je démarrais et je n’avais qu’une envie: leur donner la possibilité de passer le bac de français sans trop d’encombre. Les préparer à l’épreuve fut un vrai et beau défi à relever. Je fus soutenue par mes collègues qui auraient presque tous pu être mon père ou ma mère. Ce fut une année extraordinaire de partages et d’amitié.

Pour Sarah aussi.

Début novembre, le jour de la chute du mur, Sarah a mis au monde un petit garçon. Elle est revenue en classe au printemps, a passé l’oral et l’écrit du bac, a obtenu son bac l’année suivante. Je me souviens de la maman de Sarah, une maman courage qui l’a aimée au-delà de toutes les blessures et difficultés.

 

Une semaine après la chute du mur, je me souviens que la classe avait écrit une carte, enveloppé la layette qu’elles avaient achetée en cadeau à la fin d’un de mes cours. Je me souviens que Fatia avait écrit: “C’est un beau jour…historique! Cela te portera chance” en me demandant “M’dame, y a bien un “h” à historique ?”
Je me souviens surtout de la gentillesse de toutes.
Je me souviens des murs qui peu à peu tombaient aussi pour Sarah.

La vie a continué depuis 30 ans. D’autres murs sont tombés, d’autres se sont construits. Dans l’Histoire, dans nos histoires, dans ma vie aussi.
J’ai gardé de Sarah l’envie de toujours être prof parmi tous.
J’ai gardé de Fatia mon amour pour leur orthographe approximative.
J’ai gardé de la chute du mur de Berlin une anecdote, une poussière de vie comme j’aime les ajouter à ma vie et qui me donne l’audace de toujours sourire.

 

Une quinzaine d’années plus tard, j’ai appris que Sarah s’était mariée et qu’elle était devenue infirmière-anesthésiste, qu’elle était maman de deux autres petits garçons. J’ai eu d’autres nouvelles il y a peu. Sarah va toujours bien.
Elle a marié son garçon de 30 ans l’été dernier.

               Crédit Reuters

Il faudrait voir

Il faut me voir dans les magasins en ce début novembre, je crois que je suis assez drôle à suivre. D’abord, je ne les fréquente pas plus que ça en cette période chargée d’autres virées  mais comme il faut bien manger, il y a quelques inévitables. Il faut me voir avec les petites ornières que j’ai posées au coin de mes yeux pour ne rien voir, vite trouver la farine, l’huile d’olive et les allumettes et filer en douce.

Il faut me voir dans la maison plongeant dans l’automne de mon jardin et le regarder prendre un air de paysage d’impressionnistes, ceux qui peignent les rousseurs avec audace. D’abord, ramasser les feuilles mortes, découvrir les fruits de saison du potager, quelques poires encore, les petites citrouilles, les nouveaux butternuts. Il faut me voir m’arrêter aux recettes de soupes pour ne rien sentir d’autres, éplucher, faire revenir, mixer et ne pas le respirer.

Il faut me voir au collège, en cette reprise, croiser les élèves et les collègues et les parents sur les textes les cours les rendez-vous, ceux de novembre. D’abord, faire le point, avancer doucement encore, écouter la pluie sur les carreaux pendant que leurs nez se penchent sur leurs cahiers. Il faut me voir fermer mes oreilles au projet de fin d’année, pour ne pas trop l’entendre. Pas encore.

Il faut me voir ce soir, à quelques petites heures de se retrouver en équipe pour préparer la messe, celle du 24, celle du Christ-Roi. D’abord, relire les textes, préparer un peu les commentaires avant d’accueillir les amis du quartier, “un roi pas comme les autres”, ne pas regarder plus loin, ni après. Il faut me voir jeter le coup d’œil furtif sur les chants du dimanche qui vient ensuite et vite fermer la chemise pour aussi vite les oublier. Pas déjà.

Il faut me voir, je crois que je suis assez drôle à essayer de ne pas y penser, pas encore, à vouloir  ne pas l’écrire, pas déjà, à ne pas regarder ceux qui le font trop tôt un peu trop briller.

Je veux garder encore l’automne avant de poser l’hiver dans mes paysages.
Je veux garder encore l’attente de l’Attente au long des jours gris et pluvieux.
Je veux garder encore les parfums de vin chaud et de pain d’épices loin de moi.
Je veux garder encore Noël* secret, silencieux, tapi tout au fond de mon cœur. Là où Il demeure.

 

* j’ai soulevé le couvercle de la boîte qui renfermait mes santons, mais ça compte à peine. Si, vraiment.  😉

 

 

 

Ce n’est pas très sérieux

Ce n’est pas très sérieux un début de novembre qui écrit la liste des santons à commander cette année pour agrandir ma crèche bretonne, qui descend au sous-sol pour aller chercher la boîte bien rangée, qui l’ouvre doucement juste pour vérifier si celui-ci, je ne l’ai pas déjà.
Ce n’est pas très sérieux juste avant la messe des Défunts de sourire et de rire et de bavarder autour d’un thé, de retrouver Anne-Priscille, et tant à se raconter, on fait bien de continuer à aimer il n’y a rien de mieux à faire.
Ce n’est pas très sérieux juste après la messe au soir d’un samedi de tempête de tracer la route pour partager avec les cousins des bords de l’océan un dîner plein de joyeux souvenirs d’enfance, de vacances, de visages jamais oubliés.
Ce n’est pas très sérieux de préparer ses cours un dimanche après-midi tout feutré, de corriger les dernières copies devant le feu, d’écouter encore une vieille playlist au goût d’insouciance et puis d’inventer de nouvelles histoires à leur raconter, demain.
Ce n’est pas très sérieux d’écrire encore.
Ce n’est pas très sérieux de croire.
Ce n’est pas très sérieux d’aimer.
Ce n’est pas très sérieux la vie.

 

Bien plus là, encore

J’aime bien cette fête de la Toussaint.
Lever le nez au ciel pour embrasser d’un sourire ceux que j’aime et que je ne peux plus serrer dans mes bras.

 

– Et si un jour tu meurs, tu seras quand même encore avec moi ?

Je serai dans toutes les petites choses de ta vie qui te diront que la mort sépare bien moins que nos mensonges, nos silences coupables et tous nos manques d’amour. Je serai bien plus là, encore, tu verras.