Et si tout ça c’était du vent ?

Jour 18

Et si tout ça, c’était du vent ? Ton Dieu une pauvre chimère, ton Jésus un imposteur, ton Ciel un grand vide ?

 

Je n’ai jamais bien su répondre.

 

Si Dieu c’était du vent…

 

 

Je ne sais pas quel nom il aurait parce que de la tramontane ou du mistral je n’y connais rien, du vent du large ou de galerne guère plus, mais je sais que si Dieu c’était du vent, il serait la brise légère. Non que je veuille rivaliser avec Elie dans son désert oh non mais si Dieu était du vent oui, il serait la brise légère, le murmure presque imperceptible ou plus exactement en hébreu le fin silence.
Si Dieu était du vent, il serait ce vent qui jamais ne blesse, jamais ne violente, jamais ne tourmente. Il ne serait ni tempête ni ouragan.
Si Dieu c’était du vent, il serait cette caresse qui défait doucement nos cheveux quand on regarde l’horizon sur le bord de l’océan, ou cette main délicate qui soulève nos mentons pour relever nos visages ou peut-être qu’il ferait couler les larmes parce que le vent parfois à passer trop près des yeux y dépose un peu de Lui.

Si Dieu c’était du vent, je l’aimerais encore bien plus ici-bas pour que mon cœur soit rempli de Sa paix et de Son amour.
Si Dieu c’était du vent, je saurais qu’à ma mort je n’ai rien fait d’autre qu’essayer d’aimer davantage à cause de Lui, pour Lui.
Si Dieu c’était du vent…
Dieu est ce Vent et ça me va.

 

Jour 18: Souffle…!

Girouette de ©Bernard Huguenet

Moulins à vent

Jour 17

Je me souviens de ces petits ateliers de bricolage sur la table de la cuisine. Il fallait un papier un peu épais, une feuille Canson faisait l’affaire. On la peignait d’abord des couleurs du vent. Mais dis c’est de quelle couleur le vent ? Souvent on étalait des bleus du clair au plus foncé, peut-être que le vent est de la couleur du ciel et de l’océan dans ce mélange de ce qui fait nos vies. Un peu de colle, un peu de temps, une attache parisienne – j’aimais bien dire attache parisienne – ça lui donnait un air un peu chic à ce petit morceau de fer de rien du tout – et un bâton. Il nous fallait un bâton, fin mais solide qui supporterait les assauts du vent sans se rompre. Il nous préparait souvent les plus petits des morceaux de bambous, ceux qu’il avait un jour plantés au fond du jardin et qui donnait au vent du large un air presque exotique.
Et on attachait nos moulins à vent au bout de nos mains.

Je me suis rappelée mes moulins à vent enfouis dans ma mémoire en leur citant Don Quichotte ce matin-là, début d’Avent, c’était le troisième jour je crois.
– ça a un rapport Madame avec les petits moulins qu’on faisait tourner dans les fêtes foraines ?
Et les voilà partis, ces grands de 14-15 ans, à parler moulins multicolores, fêtes foraines et senteur de barbe à papa. Même pas pour digresser. On était même en plein dans le sujet.
– c’est vrai que c’est étrange les souvenirs, ça revient avec des mots, des images, des odeurs…
Fin du grand chapitre sur l’autobiographie. Avec des petits moulins à vent.

 

J’ai souri en sortant de ce cours. Je tenais peut-être un bout de mon Avent. Ouf… ce ne serait pas si difficile.

Et la matinée a passé.
Je ne vais quand même pas raconter des moulins à vent, c’est joli mais y a pas une once d’Avent dans ce souvenir et ce morceau de partage avec des collégiens. Tant pis. On verra ce soir.
Et les soirs ont passé.

 

 

L’abbaye ce mardi après-midi de pause. Jour 17. Pas de vent à l’horizon.
Profiter de la boutique pour quelques jolies cartes à envoyer pour Noël. Et puis, j’aurais bien le temps de voir si un Frère est dispo, il en est un qui est prêtre, qui me connaît bien et avec qui le pardon est toujours une belle aventure à demander, un trésor à recevoir.
Mes cartes en main, il était là. Et disponible.

 

Il y avait une jolie conversation sur les pardons. Je n’ai gardé que ce morceau-là pour mon jour 17.

” Mais tu sais, les pardons parfois c’est un peu comme ces moulins à vent qui facilement et sans relâche tournent et tournent quand le grand Vent est là. On a l’impression de tout pouvoir balayer sur notre passage à coups de pardons donnés bien vite, on se dit que ce sera bien plus facile ensuite. Mais est-ce vrai ?
Souffles ténus, petites brises presque invisibles, ils sont plus compliqués lorsqu’ils reviennent presque en catimini. C’est pourtant là qu’il faut tendre l’oreille, pour oser vraiment les donner. Pour le recevoir aussi, parfois discrètement. C’est plus difficile parce qu’il faut s’arrêter. C’est toujours difficile de s’arrêter pour écouter Dieu dans ce qu’Il ose nous dire de plus dérangeant ou de plus secret. On préfère les grands élans de nos vies qui font du bruit et qui n’écoutent pas vraiment.”

 

Quand il a dit moulin à vent, je n’ai pas pu empêcher un grand sourire. C’était sérieux pourtant.
Alors je lui ai raconté, après.
Les moulins d’enfant.
Ceux de mes élèves.
Et mes petits vents d’Avent.
Il n’y avait pas vraiment de rapport mais comme une boucle qui se fermait entre le début de l’Avent et sa presque fin et je trouvais ça joli.

À son tour, il a souri.
” Si… je crois bien qu’il y a un rapport entre le début de l’Avent et aujourd’hui. Il y a eu l’élan et puis le chemin et puis quelques arrêts. C’est toujours difficile mais c’est une belle chance de s’arrêter pour écouter Dieu. C’est une chance parce qu’Il nous entend. Sois sûre de cela: Il t’entend. Bon vent, bonne fin d’Avent Corine.”

Jour 17.  Sois sûre de cela: Il t’entend.
Waouh.
Il y a des jours Seigneur où je me demande comment on peut se passer de Toi.

Et je vous encourage, dans ces jours avant Noël à recevoir le Pardon de Dieu. Il est paix, un peu seulement parfois, mais paix et c’est déjà Tout.
Oh… et puis, soyez sûrs de cela: Il vous entend. 🙂

De l’autre coté de Bellefontaine… là ou le Vent souffle.

 

Vent du large

Jour 16

“Tenez ferme car la venue du Seigneur est proche.”

On dirait bien qu’on est à la barre d’un voilier qui prend le large naviguant en haute mer et que Saint Jacques nous invitait ce dimanche à batailler avec les vents, contraires parfois.
La métaphore est usée, cela ne l’empêche pas de coller à la peau de nos vies.
Des cœurs qui chavirent, qui voguent ou qui prennent leur allure de croisière, on dirait bien que nos vies ont en commun avec les voiliers le rythme des vents qui soufflent: dans le bon sens ou le sens contraire, il nous faut tenir la barre.

Tenir la barre ou bien se laisser conduire et faire confiance.

Souvent , c’est bien là mon dilemne.
Faire confiance. Tenir la barre et faire confiance.

 

Jour 16
Dernière semaine de classe, dernière semaine de partage d’Avent. Seigneur, pose un petit peu plus de lumière encore sur nos chemins pour nous laisser aller vers Toi avec confiance.

 

Et la Joie, c’est du vent ?

Jour 15

C’est drôle ce dimanche.
Je me suis dit dès le matin, il faudra que je pense à mon mot d’Avent. Et puis, il y a eu le matin-café-tranquille-qui-fait-du-bien, la messe joliment accueillante pour ce troisième dimanche et le clin d’oeil de l’amie avec son foulard rose, l’éveil à la Foi, les tout-petits et les partages de leurs mots, de leurs sourires, de leur confiance aussi, le déjeuner et ses gourmandises – il faut bien qu’on teste un peu avant Noël, quelques préparatifs de cadeaux à emballer et surtout de petits mots à écrire, l’après-midi tout tranquille et tout doux avec quelques copies les dernières, les enfants et une drôle de guirlande façon origami compliqué qui nous a fait sourire, des nouvelles d’une amie malade qui va drôlement mieux.

Des petites joies. Celles qui rendent heureux.

C’est drôle ce dimanche.
Je me suis dit en fin d’après-midi, il faut que je l’écrive mon mot d’Avent mais quel vent …?
Alors j’ai regardé un peu mon écran de réseaux. Peut-être qu’il y aurait un petit air à rencontrer, à raconter, un souffle inspirant.
Une … on polémique, un…on s’insurge, une …on s’attriste.
Des mots, des mots, des mots, vent de folie qui tourne court.

Des mots tout gris, tout blessés, tout blessants. Ceux qui rendent tristes.

C’est drôle ce dimanche.
Je me suis demandée au soir si la Joie, celle profonde, celle au fond qui nous rend heureux mais qui n’enlève en rien ce que l’on sait du monde dans ses misères et ses souffrances, si la Joie, on est prêts vraiment à lui faire encore une petite place dans nos vies.
Pas une joie de façade, décorum de bric et de broc bricolé pour donner le change. Non.
La Joie.
Au fond d’une étable, au creux d’une mangeoire.

Bien sûr la souffrance, bien sûr la colère, bien sûr la tristesse, mais la Joie, c’est du vent ?

 

Jour 15
Dix jours à peine pour poser sur nos chemins la certitude de Ta promesse. Et elle me remplit de cette Joie, en vrai.  🙂

 

Comme la paille balayée par le vent

Jour 14

17h05 a sonné. Vendredi soir. On s’est posés trois minutes dans la salle des profs et on a dit ouf. Ouf à une des périodes sans doute les plus denses de l’année entre les conseils de classe, les rencontres avec tous les parents, les appréciations de bulletins et surtout la gestion du quotidien. Les punitions, celles dont on se passerait bien mais qu’on ne peut pas laissé passer.
Le respect. De soi. Des autres. De tous. Mon leitmotiv, le nôtre, celle d’une équipe, dans mon petit collège de campagne. Touché, touché aussi, me dit-on parfois, touché par ces mains qui blessent, ces regards qui jugent, ces mots qui insultent. On aimerait qu’il en soit autrement parce qu’à la campagne quand même, c’est pas la banlieue. Non, bien sûr. En est-il autrement pourtant sur une cour de récré, dans les couloirs d’un collège, entre les bureaux des classes ? Blessures, jugements, insultes. On en oublierait presque les fous-rires, les parties de foot endiablées, les tapes amicales sur l’épaule. Les jolis mots.

17h05 a sonné. Vendredi soir. On s’est dit à lundi pour la dernière semaine avant Noël. Enfin Noël. On va le souffler ce petit vent dans le collège la semaine prochaine. On accrochera quelques guirlandes aux fenêtres lundi, notre cuistot leur prépare des surprises pour leurs midis de cantine, elle leur montrera les Noëls d’ailleurs, il dessinera des cartes de vœux avec eux, on lira les Noëls des écrivains, on se regardera notre premier film au ciné-club du collège, on ira à la célé de Noël, nombreux. Et on chantera tous. Ensemble.

Vent de Noël. Il n’y a pas de naïveté, non. Les mains qui blessent, les regards qui jugent, les mots qui insultent ne seront pas balayés d’un seul revers de jolis moments.
Pourtant, je le sais. Un vent comme une envie d’être mieux ensemble soufflera. Nous le soufflerons aussi.

Les chemins difficiles, les paroles mauvaises, les regards méchants ne seront pas comme la paille résolument balayés par le vent de Noël. Un instant, on fera un peu plus de place au verbe aimer, à son Verbe peut-être. Sans fioritures, sans guimauves dégoulinantes de bons sentiments, sans faux-semblants.
17h05 a sonné. Un vendredi soir qui espère et qui rend possible Noël dans un tout petit collège, à la campagne.

Noël sera là. Comme toujours.

Jour 14
Donne-nous Seigneur de marcher vers Toi chaque jour. De poser la Lumière de Noël dans chacune de nos heures. De ne pas attendre Noël pour aimer.

Petit vent

Jour 13

Elle a bien commencé cette deuxième moitié d’Avent, elle a tourné mon cœur vers les autres. Vent tournis.
Vers vous, déjà, qui passez, lisez, laissez des messages ici ou là. Vent ami.
On n’est pas tout seul sur le chemin de l’Avent et c’est doux de partager. Avec vous. Merci.

Comme hier.
Comme ce mail ami.

Tes méditations sur le vent de l’Avent m’ont rappelé une chanson de Mathieu Boogaerts,
Vent de liberté du souffle de l’Esprit Saint qui ne se lasse pas d’insister pour nous réveiller !

Jour 13
Partager…. à demain 😉

Ecoutez…  🙂

 

Vent tourbillonne

Jour 12

A mi chemin.
Souvent, à mi-chemin d’une randonnée, je fais une pause, je reprends mon souffle, je regarde la route déjà parcourue. Souvent aussi, l’énergie et le courage me manquent mais en même temps, savoir que la moitié est faite et que plus je vais avancer désormais, plus je vais m’approcher de mon but, cela me redonne de l’élan.

A mi-chemin.
Je crois qu’hier matin, j’en étais un peu là avec mon Avent. Je ne sais pas pour vous mais l’élan du commencement s’essoufflait un peu. La fatigue l’emportait sur la prière, la tristesse sur la joie, le gris sur la lumière et même en classe, les remarques aux élèves plus que les sourires, ça ne me ressemblait pas. Mains fermées, cœur tout rétréci. Je me suis arrêtée en début d’après-midi avant de me remettre au travail, j’ai repris mon souffle, j’ai regardé ce qui avait été fait et  je me suis dit que plus j’allais avancer désormais, plus Noël se ferait présent et Lui, Il saurait bien me redonner l’élan qui me manquait.

 

C’était peu de le dire.
C’était peu de Te prier.
Vraiment.

 

Il y a eu comme un tourbillon.

 

 

Je ne peux pas tout vous raconter en détail, ce ne serait guère intéressant.
Essayez simplement d’imaginer une tonne de choses à faire comme on peut en avoir à faire qui s’accumulent, qui s’emmêlent, qui pour certaines auraient même dû être faites, une montagne de trucs à solutionner, oh petits pour certains mais il fallait y passer un peu de temps, des tas de mots sur une liste et presque tout, en un tourbillon d’après-midi, s’est résolu. Je ne dis pas que je les ai résolus même si oui, c’est vrai , je les ai résolus et j’ai rayé les mots sur ma liste de trucs à faire les uns après les autres. Mais ce n’est pas tout. Il y a eu comme quelque chose d’autre.

Il y a eu comme un tourbillon.

– C’est fou…j’avais plein de gens à voir, plein de choses à dire et à faire et à penser et à préparer et tout s’est fait…et surtout, tout est arrivé à moi !
Annie a souri de m’entendre raconter tout ça, au presque soir, à la sortie du supermarché.

Un tourbillon de bonnes nouvelles, une multitude de petits hasards et de… comment dire… d’heureuses coïncidences.
Coïncidences, hasards.
Non, pas à ce point.  Je crois que ça ressemblait bien au Vent de l’Esprit, celui qui pousse, qui souffle, qui donne de l’élan.
Celui qui veille aussi.
Celui qui m’entend.

 

Jour 12
A mi-chemin, Seigneur, donne-moi  d’avoir confiance en Toi et de garder cet élan pour faire de ma deuxième moitié d’Avent un temps donné, vers les autres plus que vers moi
Donne-nous cet élan, ce tourbillon d’amour, celui qui sait ouvrir nos mains et grossir nos cœurs.

En coup de vent

Jour 10

Il y a des matins où l’aube murmure trois mots avec le café et c’est tout.
Même pas le temps d’ouvrir ma Bible.
Zut.
Prier en coup de vent.

 

Et la journée file, les heures s’ajoutent aux heures, avec ses gris et ses éclats de lumière. Comme hier. La vie fait parfois de ces jolis clins Dieu qu’on n’attendait pas. J’ai eu envie d’écrire “quand même” au bout de ma phrase, c’est étrange.
Oui, du joli comme le petit gars qui pour la première fois de l’année a ouvert un livre, mais madame cette histoire est trop bien. Comme les  petits gâteaux de Christine qui part en retraite à Noël et qui rend nos journées de collège très douces, c’est rien mais c’est drôlement bien. Comme ce  midi pressé qui prend le temps d’ouvrir le courrier parce qu’il parle de Lourdes, là, déjà, le pélé d’avril, hâte soudain de les retrouver tous. Comme le conseil de classe – même le conseil de classe- qui s’éternise sur le positif, les vrais conseils et la bienveillance.
Comme le retour, je n’ai rien vu du jour encore aujourd’hui et pouvoir partager mes heures avec le p’tit mari, toujours là.

Quand même.

Il faut que je Te dise merci.

Je viens en coup de vent au matin, à peine le temps de Te dire deux mots et Toi Tu fais comme si de rien n’était. Enfin si, comme si Tout y était.  🙂

 

Jour 10
Puisses-tu donner à mon Avent, à nos Avents, un peu plus de temps pour Toi.
Donne-nous de T’attendre, vraiment.  🙂

 

Contre vents et marées

Jour 9

C’est toujours à ce moment-là, quand on entame la deuxième semaine de l’Avent. Oh bien sûr il y a la joie, bien sûr il y a le cœur qu’on essaie de fortifier, et les p’tites prières qui semblent un peu plus douces peut-être mais ce n’est pas ça.
Il y a la crèche, ma crèche que je regarde avant de partir le matin. Il y a l’arbre de Noël que j’aime voir allumé au soir. Il y a les deux bougies qui vont éclairer ma semaine. Noël est là, déjà, je le sais mais ce n’est pas ça.

Il y a cet élève qui ne veut plus rien.
Il y a cette maman malade.
Il y a des conseils de classes où il faudrait vraiment conseiller.
Il y a ce découragement parfois.
Il y a cette amie pour qui tout est compliqué.
Il y a ce temps tout gris.
Il y a ces infos toujours moroses.
Il y a mes manques de courage.

Et Tu es là, déjà. Contre vents et marées, pourtant.

Pour me redire qu’il faut encore lui parler,
lui montrer ce signe d’espoir,
les conseiller oui évidemment,
reprendre courage,
appeler l’amie encore,
regarder ce coin de ciel bleu,
écouter le joli dans les gris,
lever le nez…au vent !  🙂

 

Jour 9
Seigneur, donne-nous de voir Ta Lumière et les toutes petites, celles qu’on essaie de porter, d’allumer, de montrer pendant ce temps de l’Avent.
Malgré tout. Contre vents et marées.

©Le Pays Malouin ©Hugo Besnier