Vent tourbillonne

Jour 12

A mi chemin.
Souvent, à mi-chemin d’une randonnée, je fais une pause, je reprends mon souffle, je regarde la route déjà parcourue. Souvent aussi, l’énergie et le courage me manquent mais en même temps, savoir que la moitié est faite et que plus je vais avancer désormais, plus je vais m’approcher de mon but, cela me redonne de l’élan.

A mi-chemin.
Je crois qu’hier matin, j’en étais un peu là avec mon Avent. Je ne sais pas pour vous mais l’élan du commencement s’essoufflait un peu. La fatigue l’emportait sur la prière, la tristesse sur la joie, le gris sur la lumière et même en classe, les remarques aux élèves plus que les sourires, ça ne me ressemblait pas. Mains fermées, cœur tout rétréci. Je me suis arrêtée en début d’après-midi avant de me remettre au travail, j’ai repris mon souffle, j’ai regardé ce qui avait été fait et  je me suis dit que plus j’allais avancer désormais, plus Noël se ferait présent et Lui, Il saurait bien me redonner l’élan qui me manquait.

 

C’était peu de le dire.
C’était peu de Te prier.
Vraiment.

 

Il y a eu comme un tourbillon.

 

 

Je ne peux pas tout vous raconter en détail, ce ne serait guère intéressant.
Essayez simplement d’imaginer une tonne de choses à faire comme on peut en avoir à faire qui s’accumulent, qui s’emmêlent, qui pour certaines auraient même dû être faites, une montagne de trucs à solutionner, oh petits pour certains mais il fallait y passer un peu de temps, des tas de mots sur une liste et presque tout, en un tourbillon d’après-midi, s’est résolu. Je ne dis pas que je les ai résolus même si oui, c’est vrai , je les ai résolus et j’ai rayé les mots sur ma liste de trucs à faire les uns après les autres. Mais ce n’est pas tout. Il y a eu comme quelque chose d’autre.

Il y a eu comme un tourbillon.

– C’est fou…j’avais plein de gens à voir, plein de choses à dire et à faire et à penser et à préparer et tout s’est fait…et surtout, tout est arrivé à moi !
Annie a souri de m’entendre raconter tout ça, au presque soir, à la sortie du supermarché.

Un tourbillon de bonnes nouvelles, une multitude de petits hasards et de… comment dire… d’heureuses coïncidences.
Coïncidences, hasards.
Non, pas à ce point.  Je crois que ça ressemblait bien au Vent de l’Esprit, celui qui pousse, qui souffle, qui donne de l’élan.
Celui qui veille aussi.
Celui qui m’entend.

 

Jour 12
A mi-chemin, Seigneur, donne-moi  d’avoir confiance en Toi et de garder cet élan pour faire de ma deuxième moitié d’Avent un temps donné, vers les autres plus que vers moi
Donne-nous cet élan, ce tourbillon d’amour, celui qui sait ouvrir nos mains et grossir nos cœurs.

En coup de vent

Jour 10

Il y a des matins où l’aube murmure trois mots avec le café et c’est tout.
Même pas le temps d’ouvrir ma Bible.
Zut.
Prier en coup de vent.

 

Et la journée file, les heures s’ajoutent aux heures, avec ses gris et ses éclats de lumière. Comme hier. La vie fait parfois de ces jolis clins Dieu qu’on n’attendait pas. J’ai eu envie d’écrire “quand même” au bout de ma phrase, c’est étrange.
Oui, du joli comme le petit gars qui pour la première fois de l’année a ouvert un livre, mais madame cette histoire est trop bien. Comme les  petits gâteaux de Christine qui part en retraite à Noël et qui rend nos journées de collège très douces, c’est rien mais c’est drôlement bien. Comme ce  midi pressé qui prend le temps d’ouvrir le courrier parce qu’il parle de Lourdes, là, déjà, le pélé d’avril, hâte soudain de les retrouver tous. Comme le conseil de classe – même le conseil de classe- qui s’éternise sur le positif, les vrais conseils et la bienveillance.
Comme le retour, je n’ai rien vu du jour encore aujourd’hui et pouvoir partager mes heures avec le p’tit mari, toujours là.

Quand même.

Il faut que je Te dise merci.

Je viens en coup de vent au matin, à peine le temps de Te dire deux mots et Toi Tu fais comme si de rien n’était. Enfin si, comme si Tout y était.  🙂

 

Jour 10
Puisses-tu donner à mon Avent, à nos Avents, un peu plus de temps pour Toi.
Donne-nous de T’attendre, vraiment.  🙂

 

Contre vents et marées

Jour 9

C’est toujours à ce moment-là, quand on entame la deuxième semaine de l’Avent. Oh bien sûr il y a la joie, bien sûr il y a le cœur qu’on essaie de fortifier, et les p’tites prières qui semblent un peu plus douces peut-être mais ce n’est pas ça.
Il y a la crèche, ma crèche que je regarde avant de partir le matin. Il y a l’arbre de Noël que j’aime voir allumé au soir. Il y a les deux bougies qui vont éclairer ma semaine. Noël est là, déjà, je le sais mais ce n’est pas ça.

Il y a cet élève qui ne veut plus rien.
Il y a cette maman malade.
Il y a des conseils de classes où il faudrait vraiment conseiller.
Il y a ce découragement parfois.
Il y a cette amie pour qui tout est compliqué.
Il y a ce temps tout gris.
Il y a ces infos toujours moroses.
Il y a mes manques de courage.

Et Tu es là, déjà. Contre vents et marées, pourtant.

Pour me redire qu’il faut encore lui parler,
lui montrer ce signe d’espoir,
les conseiller oui évidemment,
reprendre courage,
appeler l’amie encore,
regarder ce coin de ciel bleu,
écouter le joli dans les gris,
lever le nez…au vent !  🙂

 

Jour 9
Seigneur, donne-nous de voir Ta Lumière et les toutes petites, celles qu’on essaie de porter, d’allumer, de montrer pendant ce temps de l’Avent.
Malgré tout. Contre vents et marées.

©Le Pays Malouin ©Hugo Besnier

Vol-au-vent

Jour 8

Il y a dans ce deuxième dimanche de l’Avent un sourire de ma mémoire, petit clin d’oeil (Dieu?) peut-être au mot “vent”.  😉

On allait les commander chez le boulanger au moins deux semaines avant et, à chaque fois, la vendeuse les notait sur un gros cahier avec son sourire qui ajoutait “pas de souci, comme d’habitude.”
Au matin de la veillée, on posait délicatement la boite en carton blanc sur la table de la cuisine pendant que se préparaient les champignons, la béchamel, le poireau et les petits oignons, le vin blanc et les différents fruits de mer qui accommoderaient l’intérieur. La recette était immuable. On attendait le mets comme  une part de Noël. Passés au four, ce serait le dîner, on le précéderait de quelques toasts – pas trop, on n’apprécierait pas la suite sinon- puis il y aurait une part de bûche au chocolat avant d’ouvrir les cadeaux.
Le vol-au-vent faisait partie de la fête et si chaque année on se questionnait sur que “fait-on cette année au dîner de la veillée ?”, ce n’était qu’un semblant d’interrogation  rhétorique car on savait très bien que rien ne pouvait remplacer ces petites montgolfières de pâte feuilletée au creux de nos assiettes.

Longtemps après, le vol-au-vent de fruits de mer est resté pour moi un plat de Noël. Et même un peu démodés aujourd’hui, j’aime à les retrouver et à sentir les parfums qui se mêlent dans la cuisine au moment de les préparer.

C’est étrange les habitudes parce qu’à partager Noël autour de moi, je me rends compte que souvent, les souvenirs de veillée racontent aussi des plats “de famille”: les coquilles Saint-Jacques de Jocelyne, le rôti en croûte de Martine, la matelote d’anguilles de Paul, la dinde farcie de Mona, la bûche au chocolat maison d’Anne, celle aux pommes caramélisées de Philippe, des préparations qu’on refait d’une année sur l’autre. Comme si Noël nous invitait aussi à partager ce qui nous rend simplement heureux.

 

Jour 8 et deuxième dimanche de l’Avent.
Le chemin s’ouvre doucement, on commence à réfléchir aux cadeaux, aux partages, au repas. On passe même déjà quelques commandes…
Fais Seigneur que la joie qui s’invite dans tous nos préparatifs nous ouvre le cœur pour garder aussi ce que Toi, Tu nous commandes d’essentiel : nous aimer.
Bon deuxième dimanche à toutes et à tous !

Le vent souffle où il veut

Jour 7

Parfois, je suis un peu trop remplie de visages, de rencontres, d’heures pleines passées au collège, en paroisse, dans les rues,  en famille et les mots, à poser sur l’écran ou sur une feuille, tardent un peu. Comme s’il fallait prendre le temps de les relire encore à une autre lumière.
J’ai pris ce temps au matin et je viens ici un peu plus tardivement que d’habitude.  😉

 

“Le vent souffle où il veut, tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va. Ainsi en est-il de quiconque est né de l’Esprit.” (Jean 3,8)

 

Ce vendredi soir, la sonnerie a retenti  un peu comme une libération. Décembre au collège est toujours chargé. Au travail de suivi avec les élèves s’ajoute leur quotidien- et le nôtre- souvent fatigué auquel se mêle l’émotion de Noël. On sait que pour beaucoup, il y aura de la joie. On sait aussi que pour certains, ce sera difficile. Et cela pèse.
Ce vendredi soir, j’ai traîné pourtant un peu avant de repartir. Paroles de soutien partagées avec une collègue dont le mari est en burn-out depuis deux mois. Et ma p’tite prière sur ma route de retour Te demandait encore d’être là, juste là. Que Ton Esprit souffle, oui qu’Il souffle enfin.
Ce vendredi soir, la maison, comme toujours, annonçait le petit havre de paix du week-end. Bulle précieuse et douce qui protège du dehors et grâce à laquelle je reste debout. Le canapé, le feu, le plaid. Le chat qui ronronne même. Je ne sais pas pourquoi le vent m’a pourtant poussée au-dehors. Un petit tour au marché de Noël de ma ville pour y chercher encore un peu de lumière peut-être.

Ce vendredi soir, je l’ai croisée.
Elle m’a offert un petit verre de vin chaud pour prolonger notre bavardage. Elle avait envie de me parler.
Je ne l’avais jamais revue depuis le collège. 8 ans, on a compté.
“Je suis infirmière maintenant. Je me marie en avril prochain. Vous savez que je faisais partie du premier groupe d’élèves que vous avez emmené à Martigné-Briand. C’est LE souvenir de mon collège. Je n’étais même pas baptisée et vous avez quand même bien voulu m’emmener.”

 

Je n’avais jamais mesuré ça. Ce quand même.

Elle m’a raconté son baptême et sa première communion l’an dernier à Pâques.
“J’aurais aimé vous contacter mais je n’ai pas osé vous déranger. L’Esprit fait bien les choses de vous revoir ce soir. Vous savez… j’habite à 300 kilomètres maintenant, je ne reviens pas souvent. Je suis en vacances cette semaine. C’est drôle de vous voir.”

Nous n’avons pas arrêté de sourire et de rire aux hasards de Dieu.

Ce vendredi soir, je suis rentrée légère.
La fatigue, les gris, les poids de ma vie se sont envolés. Sur le chemin, j’ai senti le vent souffler. J’ai levé les yeux au ciel, ça piquait un peu sur le rebord des cils lorsque je T’ai murmuré merci.

 

Jour 7
Que ce deuxième week-end de l’Avent fasse résonner en nous les paroles de Jésus à Nicodème lors de leur entretien nocturne.
Que ce souffle purifie nos intentions, nos projets, nos cœurs calfeutrés et encombrés. Souffle d’Avent, de renouvellement et d’authentique espérance.

 

 

à nous de prendre le vent

Jour 6

 

Dieu souffle, à nous de prendre le vent 

La vie n’est pas un rêve, un plan de l’homme ; elle est un acquiescement.
Dieu nous guide par les événements : à nous de dire « oui » ou « non ».
La vie est plus un consentement qu’un choix.
On choisit si peu !
La seule liberté de l’homme, c’est de tenir la voile tendue ou de la laisser choir, lassé.

Le vent n’est pas de nous.
Dieu souffle : à nous de prendre le vent.

Ainsi soit-il.

Abbé Pierre (1912-2007)

 

 

Jour 6 -Partager du temps, des gestes d’amitié et …les mots des autres- de cet Abbé qui me manque je crois- , voilà un doux  programme d’Avent.

Merci de vos passages et à demain… il y aura à nouveau un peu plus de temps pour écrire.  😉

 

Prière au vent

Jour 5

 

Seigneur

Vent, vague, volée de sable, volée de sel
Tu es mon air, tu es mon eau, tu es ma terre
Tu es mon souffle de vie
Mon cœur qui bat
Mon corps qui vibre
Mon océan d’amour

Amen

 

 

Jour 5
Il y a dans l’Avent ce p’tit souffle qui nous pousse en avant, à prier le nez au vent enroulé dans nos laines, le cœur au chaud posé devant ta crèche, à prier simplement.

 

©JMDavid

 

Au vent

Je souris à l’idée de raconter mon jour 4.

Parce que c’est un truc de rien. De vraiment rien.

Même que je ne sais pas si à raconter encore Dieu là-dedans, j’en fais pas un peu trop.

Quand même.

Si je ne me connaissais pas, j’dirais que Dieu, je rate vraiment pas une occasion de Le mettre dans tous mes plans.
C’est un peu limite.

Voilà.

Le matin, je regarde le ciel. Pas besoin de la météo, je regarde le ciel et je sais tout de suite si ça vaut la peine que j’aille étendre mon linge au dehors avant de partir au collège.
Parce que c’est un truc de rien, de vraiment rien, mais le linge qui sèche au grand vent, ou au moins grand d’ailleurs, j’aime bien ça. Il sent bon quand on le ramasse après.
Parce que c’est un truc de rien, de vraiment rien mais un tour dans le jardin pour étendre mes draps, serviettes et autres torchons avant de commencer ma journée, ça n’a jamais été une corvée. (C’est même pas la peine de discuter de ça avec moi). C’est même tout le contraire. Parce que chaque fois que j’accroche un morceau sur mon fil, je raconte à Dieu un bout de ma vie. Si. Quand les enfants étaient petits, et même plus grands, j’étendais leurs vêtements en causant deux mots à Dieu à leur sujet. Et je n’oubliais jamais rien.
Et j’aimais bien ces moments-là où je Lui parlais de mes petits.

Le midi ou le soir, quand le vent a fait son oeuvre, j’aime aussi aller ramasser le linge tout sec. Il sent bon. Et quand je le dépose dans la maison avant de le plier, on dirait qu’il y a des morceaux de ciel encore accroché dedans. C’est comme si le vent en séchant s’était emprisonné au creux de chaque pli.

 

Hier matin, j’ai regardé le ciel – magnifiquement bleu- , puis j’ai accroché des tissus sur mon fil en demandant à Dieu d’être un peu plus chouette ( Notez bien “d’être”: pas Lui, juste moi). (C’est entre nous deux et en général Il sait très bien ce que je veux dire). La journée a été longue, difficile aussi, oui difficile. Au soir, j’ai ramassé une brassée de vent dans mes bras qui m’a caressé le visage en l’approchant un peu de mes joues, exactement comme les mots d’Isaïe ce matin,  et je me suis dit que ce vent-là, je l’aimais vraiment.
Et même que je le raconterai pour mon jour 4.
Même si c’est un truc de rien, de vraiment rien.

 

Jour 4
Donne-nous Seigneur , dans cet Avent, des moments de vraiment rien qui nous font juste un peu de bien.

 

 

Vent frais, vent du matin

Jour 3

La chanson est partie presque toute seule.
Il suffit de décembre, d’un calendrier de l’Avent, et surtout d’un temps tout glacé, tout vif, tout neuf, arrivé sans prévenir ce lundi matin à l’ouest.
La collègue est sortie de sa voiture en même temps que moi, un petit bonjour et un ” mais quel vent glacial ce matin” a suffi. La chanson est partie de nos deux voix, presque toute seule.
“Vent frais, vent du matin…”
Dix mots à peine et on a cessé notre petite ritournelle en poussant la porte d’entrée du collège mais je crois que l’effet était là.
Un peu de joie complice d’un tout petit instant. On était en décembre. Enfin.

Et je me suis rappelée l’espace de cet instant les canons de mon autrefois de petite fille, ceux qui démarraient en cacophonie au début des premières répétitions de décembre et se terminaient debout, droit comme des i, heureux et fiers d’entonner un chant à trois, quatre, parfois même cinq groupes de voix différents.  J’ai toujours aimé ça, les canons. Il n’y avait pas seulement un chœur à l’unisson, on pouvait parler de cœur je crois. Quelque chose se passait chaque fois que l’on chantait ensemble, veillant à bien rester dans son groupe, à ne pas se laisser troubler par les voix différées et à arriver au bout, ensemble.
J’ai appris “vent frais, vent du matin”, petite. Je me souviens qu’on répétait parfois à la  récréation parce qu’au dehors il tempêtait ou il pleuvait trop et il devenait très dangereux de nous y laisser courir. Le soir, celui juste avant les vacances de Noël, on offrait un petit concert à nos familles. Les canons faisaient leur effet. C’était beau et on était heureux.

La chanson est partie presque tout seule.
Je l’ai gardée toute la journée, c’est toujours comme ça avec la première chanson du matin, pas vous?
Je me suis rappelée les canons de Noël et la joie d’être ensemble.

 

Jour 3
Peut-être bien que l’Avent a quelque chose de ce “vent frais, vent du matin” en canon: plusieurs voix sur le même chemin mais pas toujours en même temps. Et au final, ça donne quelque chose de beau, tout ce qu’on vit chacun de notre côté mais dans ce même temps d’Avent, comme ensemble. Un calendrier et un temps liturgiques qui nous redisent que beaucoup d’autres sont aussi sur ce chemin, comme nous.

Seigneur, aide-nous à cheminer à notre rythme sur cet Avent qui commence, peu importe les différés, les “en avance”, les “en retard”. Fais que nos voix, nos pas, nos cœurs, se retrouvent au bout du chemin. Pour du vraiment Beau.

 

 

Je n’ai pas résisté à vous partager la version de Cécile Corbel, une belle artiste à écouter.  🙂