Aller simple

Elle aimerait bien déjà rester au fond de mes poches
Elle n’a plus très envie de sortir son nez au grand air, il pleut
Le temps tout moche la pousse à rentrer bien vite, et puis les cours, les collègues, les élèves,  la stagiaire, les projets de paroisse, les projets tout courts, la famille, toute cette vie, pas le temps de s’attarder
S’emmitoufler, se camoufler, le douillet elle aime assez
Quand vient l’heure de s’agenouiller, elle confie les proches, les amis, ceux qui malades attendent sa visite, les élèves celui-là déjà à côté
Elle se dit c’est déjà ça, c’est beaucoup, elle se réchauffe, elle se rassure,
Elle sent bien pourtant, au creux de tous ses mots, qu’il va falloir reprendre le foulard, le ciré, le café,
Mettre ses pieds dans des pas moins confortables
Ouvrir la porte
Lever le nez
Oser regarder
Les rues, les autres, mes prochains

Elle aimerait bien déjà rester au fond de mes poches
Mais  dans le verbe aimer, il y a cet aller simple
Allez! Va petite prière, va !

Ça doit être le soleil

J’avais tout préparé avant. Le menu, quelle nappe, j’aurais même le temps de couper les derniers hortensias encore bleus. La cuisine dans cette toute fin d’après-midi de septembre sentait presque le parfum des vacances. Ça doit être le soleil. Il a sorti une bonne bouteille. Il a ouvert en grand, redonné un petit coup d’aspirateur au-dedans des murs si souvent enfermés. J’ai dressé la table, déposé mes fleurs. J’ai  souri. Parfois je souris en regardant la vie, celle que l’on touche à fleur de peau, celle qui ne fait pas de bruit, celle qui ne se rend pas intéressante.

J’avais pensé à tout avant. Les questions que je lui poserai encore, les projets, on aura le temps de parler de Dieu. Evidemment. Le repas, c’est drôle un repas. On est bien ensemble et on dirait que toutes les paroles sont possibles en vrai. Presque toutes. Puis on oublie ce qu’on avait prévu de se dire, ce n’est plus si important, l’essentiel est là de toute façon dans le fil de nos mots, dans nos silences aussi. On est d’accord dans un sourire, et on ne l’est pas avec des paroles qui jamais ne font mal. Jamais.

Il est reparti à pied, la nuit était déjà là, depuis longtemps. Ce n’est pas parce qu’il est prêtre que j’ai pensé à Jésus, oh non; c’est parce qu’il est notre ami. Et je crois que ça devait ressembler à ça l’amitié avec Lui. On a laissé un peu la porte ouverte, accompagné l’ombre au détour de la rue. Il est tard et il fait bon encore ce soir. Ça doit être ce soleil.

 

Au matin encore tôt, les miettes à balayer, le vent frais a réveillé doucement l’espace et les mots auxquels on repense, c’est étrange, on dirait qu’ils  restent un peu eux aussi autour de la table. Il a repassé un petit coup d’aspirateur. J’ai souri. J’ai souri de ce monde qui me dit comment je devrais faire, quelle femme je devrais être, ce qu’il serait bon de penser. J’ai souri parce que c’est la vie qui me le dit. J’ai fredonné “besoin de personne”, allumé ma playlist. Jean-Jacques a repris “filles faciles”. Les chansons parlent toujours mieux que moi. Surtout quand il fait beau. Ça doit être le soleil.

 

Et je me suis dit que c’était sûrement ça, un  ami qui vient s’asseoir à notre table, c’est le temps qui s’arrête, qui se repose, peut-être même qui se donne une raison d’être. Et puis cette joie là, discrète, qui n’a rien de l’éclatant d’un extraordinaire instant, non, mais qui nous rendrait presque meilleur. Oh… mais ça doit être le soleil.
Juste le soleil.

 

Ma petite douzaine

Ma petite douzaine. Je leur ai déjà trouvé ce petit nom. Je n’ai pas osé davantage.  😉

Douze c’est peu, au milieu des plus de 90 de leur âge, douze à oser, douze cette année. Douze à emmener faire un bout de chemin de caté.
Bien sûr on laissera notre porte ouverte, peut-être qu’au fil des vendredis, d’autres oseront. Douze c’est peu. Douze quand même.

Petit collège, “catholique” écrit quelque part dans son histoire, sur son fronton comme une simple volonté d’être là pour tous, universel au milieu d’un petit bout de campagne qui même si elle remplit davantage qu’ailleurs son église le dimanche, ne va plus beaucoup au caté.

On ne va plus au caté, on ne va plus à l’église mais je crois bien que Dieu est dans leurs vies autrement. Comment ? Pas de réponses toute faites mais ces sourires, ces mains tendues, ces idées pour être là, pour aider, ces silences en forme de petite prière ça doit bien compter non ?
Comment ?

F., du haut de ses presque douze ans, a peut-être raconté un bout de ce comment vendredi.

” J’allais au caté quand j’étais petit…je faisais même un peu le bazar, je n’aimais pas ça, je m’en fichais…la messe, quand on y allait je trouvais ça long, ça ne me faisait rien à part m’ennuyer. Et puis il y a eu cette année-là où j’ai perdu cinq membres de ma famille. Cinq la même année.”

Mes onze écoutaient.
On peut la voir parfois, l’apercevoir du moins, la véritable écoute dans leur tête juste penchée, dans leurs yeux qui attendent, dans leurs mains qui s’arrêtent.

“Cinq…on se dit ce n’est pas possible. Voilà. Je ne sais pas trop mais après tout ça, je me sentais bien quand on allait à l’église. Après oui, j’ai bien aimé venir au caté.”

Mes onze écoutaient encore. Le silence encore.
Et puis l’un d’entre eux a pris la parole.

” Alors, ça te faisait du bien ?”

” Oui. Mais autre chose aussi… ça me disait surtout des mots qui font du bien.”

 

Ma petite douzaine. Je leur ai  trouvé ce petit nom. On a commencé la route ensemble vendredi.

On a déjà fait un joli bout de chemin.

 

 

 

Nos petits cartons déballés

C’est peut-être à cause du petit carton de vaisselle à peine déballé un brin désolé déposé à l’entrée de son appartement.

Hier, je me suis rappelée que dans chaque déménagement, dans chaque emménagement, il y avait là aussi une petite part de nos renoncements. Redondance au matin en entendant l’évangile : suivre le chemin de nos vies c’est souvent conjuguer le verbe quitter. Pas simple ce chemin, pas un simple chemin de disciples. Jésus nous parle à chacun, à tous, tout au long de nos vies.

C’est peut-être à cause de ce petit carton.
Samedi, nous avons à nouveau emménagé notre grand fils de retour de l’étranger pour ses deux dernières années d’étude. Je me suis rappelée au sortir du bac, le petit serrement de cœur de les voir partir l’une, l’un, l’une après l’autre et en même temps – intensément – la joie de les voir grandir, de les croire heureux. Un départ très prochain de notre “petite” dernière pour l’étranger encore à vivre. Chemin de maman, chemin de parents à savoir qu’ils sont là pour nous quitter.
Il y a dans chacun de leur déménagement un peu de nous qu’on laisse.

Et se souvenir de nos premiers départs, ceux qu’on n’a pas choisis, enfant. Nouvelle maison, nouvelle ville parfois. Il y a dans mes classes chaque année ces jeunes élèves qui arrivent d’ailleurs. Des histoires de parents parfois compliquées, des histoires de vie poignante, de belles histoires aussi.
Il y a dans chaque déménagement un peu d’eux qu’ils ont laissé.

Et repenser à notre premier appart’. Le premier chez soi loin des parents, loin de la famille. Je me souviens très bien du mien. Je pourrai encore le dessiner les yeux fermés. L’impression d’être enfin dans sa vie et non plus dans celle de ceux que l’on aime et que l’on quitte. Sentiment étrange de grandir sans en avoir toujours vraiment envie.
Il y a dans chacun de mes déménagements un peu de moi que j’ai laissé.

Et regarder notre maison, notre foyer, celui qu’on construit. Que l’on veut pour toujours. Notre maison a 10, 20 puis 30 puis 40 ans… C’est beaucoup et en même temps on le sait bien que chaque pierre posée est une construction de chaque jour. Ce n’est pas une image d’Épinal ni de jolis mots répétés ni des phrases en l’air. On le sait trop bien quand on le vit qu’un couple se construit et pas en un jour, pas en un mois, pas en un an. Je pense aux amis séparés, foyer démoli après tant et tant d’années, et me souviens encore plus vivement de leurs déménagements.
Il y a eu  dans chacun de ces cartons déballés un peu de nous qu’on a laissé.

Nos départs, les derniers, le dernier. Je repense à Mado rentrant à l’Ephad, j’entends Marcel refusant jusqu’au bout d’y aller. J’admire souvent un vieux couple ami “encore chez eux.” Je ne sais quand viendra l’heure.
Il y aura bien dans ce dernier voyage un peu de nous qu’on laissera.

 

C’est peut-être à cause de ce petit carton de vaisselle. Fragile. À peine déballé, un brin désolé, déposé à l’entrée de son appartement.
Il y a dans chacun de leur déménagement un peu de nous qu’on laisse.
Il y a dans chaque emménagement un peu de nous qui espère.

Nos petits cartons déballés, un brin désolés, déposés. Prêts à vivre, à revivre – encore.

Dessin ©Toutembal

 

 

 

C’est peut-être ça la rentrée

On dirait que chaque chose retrouve sa place. L’une après l’autre. C’est peut-être ça la rentrée.

Les jours d’abord. On les sait maintenant, on les sait par cœur, on ne s’aventure plus à un mais quel jour on est ?  L’emploi du temps a repris ses droits lui aussi, ses cours, ses pauses. Il n’y a plus vraiment les on verra demain qu’on s’autorise quand rien n’est urgent. Les jours se déclinent à nouveau comme la litanie immuable du temps. Les heures à l’horloge sonnent désormais. C’est peut-être ça la rentrée.

Les crayons. C’est drôle, les crayons aussi semblent avoir compris. Ils ont quitté la table basse où ils griffonnaient des mots croisés, oublié les lignes bleues des lettres, celles qu’on avait le temps d’écrire encore à l’amie. Ils ont regagné le bureau, la trousse, le cartable. Ils ont rejoint le sérieux de l’étude, des copies, des cours. Les crayons organisent à nouveau l’espace de l’agenda. Leurs mots disent la vie un peu autrement. C’est peut-être ça la rentrée.

Les élèves. C’est curieux, les élèves ont retrouvé leurs places exactement. Ils se sont installés derrière les bureaux presque trop sagement. Ils n’ont pas oublié c’est heureux que la cour gardait leurs courses et leurs souvenirs de jeux mais même là, ils ont retrouvé leur place. Celui qui ose, celle qui attend, celui qui écoute, celle qui parle, celui qui se moque, celle qui crie. Les élèves affichent qui ils sont, cherchent qui ils veulent être. C’est peut-être ça la rentrée.

Mes prières. Comment mes prières pouvaient-elles être ailleurs, à une autre place que celle que je connais par cœur. Comment ont-elles oublié l’espace d’un été les chemins d’habitude. Comment retrouvent-elles avec septembre le tôt des matins, le fond de mes poches au long des journées, mes larmes des soirs fatigués. Mes prières savent elles aussi que leur place est le plein d’une tête qui ne cesse les pourquois, le creux d’un coeur qui ose vouloir aimer. C’est peut-être ça la rentrée.

Et moi. Je retrouve ma place. Celle où j’ai laissé mon empreinte, celle qui me dit qui je suis. Entre les murs d’un collège, par-delà les murs d’une maison, autour des murs d’une église. Là où être à sa place veut aussi dire vivre. C’est peut-être ça la rentrée.

 

 

 

 

 

 

Ma soif

Des écrivains, j’aime leur liberté. Absolue.

J’ai lu “Soif” d’Amélie Nothomb et je crois bien avoir aimé sa liberté. Celle d’avoir osé le ‘je’ du Christ.
Peu m’importe ce qu’elle a imaginé. Je l’ai lue comme on lit le dernier roman de son été, parfois  en gardant des bouts de mots à méditer.

Celle d’avoir osé le ‘je’ de Jésus. C’est peut-être cela, au-delà de toutes nos différences, la vraie différence entre Amélie et moi.
Moi aussi, Jésus est “mon héros absolu” depuis toute petite. Pour moi aussi, il a été “mon ami“. Il l’est toujours. Moi aussi, je n’ai jamais vraiment compris le pourquoi de cette mort-là.

Mais il y a cette différence entre Amélie et moi. Parfois, comme elle, je peux me mettre à la place d’un de mes amis c’est vrai. Mais si mal, si imparfaitement. Parce que jamais, absolument jamais, je ne peux être lui. Son corps, ses soifs.

Alors oser écrire un ‘je’ pour dire Jésus à la place de Jésus, je ne le pourrai pas.

Elle l’a fait Amélie. C’est sa liberté d’écrivaine. Elle n’est pas la première, ni la seule, mais sans doute la plus connue du moment. C’est tellement tentant. Sans vous méprendre, j’oserais dire c’est tellement facile. Elle s’est mise à Sa place, elle s’est plongée dans Son corps, dans Sa soif. Qu’à cela ne tienne. Ma liberté qui n’est pas écrivaine est celle de ne pas reconnaître Jésus dans ses mots à elle, dans tous les mots qui disent ‘je’ à Sa place.

 

Celle d’avoir osé le ‘je’ de Jésus.

J’en ose un autre. Un petit je, le mien minuscule qui sait seulement lui murmurer mon je t’aime sans rien d’autre que d’essayer de L’aimer. Sans jamais chercher à savoir, à savoir quoi  ?
De L’aimer. Pas seulement à travers les Paroles d’évangile qui me restent ni les images pieuses qu’on a bien voulu me faire voir, non.
De L’aimer. Un peu comme j’aime mes amis, ceux dont il me semble que je sais tout mais dont je ne sais presque rien au fond.
Seulement qu’ils m’aiment.
Ma seule audace- ma soif peut-être – est de L’aimer comme Il m’aime.

Le temps d’une bière et d’un carré de chocolat

 

 

Je me demande souvent où et quand Dieu nous rejoint, nous entend, nous écoute. Souvent aussi, j’ai l’impression que je parle dans le vide, non pas qu’Il n’est pas là mais je ne suis pas certaine de comprendre sa réponse. C’est difficile de comprendre le silence.

 

 

Et parfois, il se passe un joli truc.

On y était hier, sur les bords de la Loire, la nôtre, celle qui coule près de chez nous. On avait emporté le saucisson, les rillettes et le pain. Les serviettes à carreaux rouges et blancs. Je crois que j’aime bien planter ce décor, il y a du simple et du désuet, une caricature du joli peut-être mais peu importe, il y a définitivement un sourire à la vie. Il faisait grand soleil et en longeant le quai pavé, on s’est dit que le banc à l’ombre de l’église ce serait bien pour déjeuner. C’était bien. Il y avait la douceur du temps, celui qui hésite entre les vacances et la rentrée. La douceur, elle était bien là, vraiment. Et un petit vent léger.

 

Je suis restée un tout petit moment seule. Le temps que les enfants se dégourdissent les jambes près de la rive. Je les ai suivis du regard un instant puis ils ont disparu. J’ai tranquillement terminé ma bière – légère comme le vent – , cassé un carré de chocolat puis j’ai levé le nez. Le soleil a fait un clin d’œil à mon appareil. Je l’ai reposé et je ne sais absolument pas pourquoi , à cet instant-là, très précisément,  j’ai pensé à Domi que je n’ai pas revue depuis mon retour. Domi une ancienne collègue d’il y a très longtemps. C’est drôle de penser à quelqu’un sans savoir comment la pensée est arrivée là.

Les enfants sont revenus vers moi, on est rentrés à la maison tranquillement.

 

Ce matin, les courses m’ont fait croiser des visages connus, revenus, certains bronzés. Des sourires à retrouver, avec leurs anecdotes et leurs nouvelles.
– Avant hier, nous avons revu Domi…elle va bien…. en rémission depuis la fin juillet, lui a dit son médecin. C’est chouette non ?
Le hasard – le hasard ?- d’une connaissance commune.

 

Je suis restée un tout petit moment seule. Une pensée bien plus qu’une prière, au pied d’une vieille église d’un bord de Loire, entre une bière et un carré de chocolat.
Je me demande souvent où et quand Dieu nous rejoint, nous entend, nous écoute.

Souvent, Il me surprend à être là, à être où je ne l’attendais pas.

    

 

 

 

 

Il y a comme un peu d’hésitation

Il y a comme un peu d’hésitation.

 

Depuis une bonne semaine, les manuels, les classeurs et l’ordinateur ont pourtant pris le pas sur les lectures et écritures d’été. Les derniers éléments du programme, les nouvelles œuvres à faire lire, les idées –  neuves aussi. Depuis quelques jours déjà, on a repris contact. “On” ? Mes collègues surtout celles de français anciennes et nouvelles. Les projets s’échangent par mail ou téléphone. On va se voir oui, on attend encore.
La rentrée oui mais… il y a comme un peu d’hésitation.

 

La paroisse prépare elle aussi sa “reprise” et mon équipe de quartier ouvre la marche avec la liturgie du dimanche de septembre, celui juste après la rentrée. Il y a cette Sagesse à comprendre, et Paul oh… comme on se souvient bien d’Onésime et Jésus qui nous invite toujours à sa suite. On décortique l’été et l’après. “On se retrouve chez Frédéric, ce sera encore un peu les vacances sur sa terrasse! ” Pas au centre pastoral, pas comme d’habitude, on a ce temps-là. La rentrée oui mais… il y a comme un peu d’hésitation.

 

Les enfants sont toujours là. Bientôt ils vont repartir vers leurs études, pour un long voyage aussi et nos messages nous garderont ensemble. Il y a leur vie qui grandit. Et reviennent en mémoire les cartables neufs, la liste de rentrée, les nouvelles chaussures, tout ce qu’on ne fera plus. Il y a un sourire heureux, aucune tristesse. La nostalgie a la douceur des bons souvenirs. Mais pour l’heure, ils sont encore là! “Et si on se faisait un pique-nique demain sur les bords de la Loire ?” Ce sera deux ou trois heures de parenthèse comme si l’été restait un peu, il fait si beau. La rentrée oui, mais… il y a comme un peu d’hésitation.

 

Au tôt du matin, mon café, ma Bible ouverte et mes mots. Il y a ces moments inscrits à mon temps, ces moments toujours là, ces instants que j’aime. Je suis une fille des habitudes je le sais bien. “Tu aimeras…” Au tôt du matin, son futur pourtant, son futur si proche et en même temps il semble si loin parfois ce verbe aimer quand les pardons restent silencieux, quand les heures courent sans merci, quand le temps reprend ses droits sur nos vies. Il m’invite sans cesse à un futur à aimer pourtant. La rentrée oui mais…il y a comme un peu d’hésitation.

 

Depuis une bonne semaine, il y a cet entre-deux. Le temps qu’on a encore avant que tout ne reprenne.
Au tôt du matin, les cours dans un coin de ma tête il faut vraiment que je relise ces pages et ce roman de vacances à peine terminé, ma Bible et son”tu aimeras ton prochain comme toi-même” bon sang mesure t-on jamais ce qu’Il nous demande, le pique-nique à préparer j’ai peut-être le temps d’une tarte aux myrtilles, tout se mêle, tout s’emmêle, tout est lié.

J’ouvre la fenêtre.
Je respire le temps.
L’aube semble elle aussi hésiter à commencer le jour.

Le Ciel crayonnera ses je t’aime pourtant.

 

J’aime bien cette douce hésitation.