Cette semaine, nous entamons notre deuxième “dizaine” de Carême.
Alors, j’ai eu envie de laisser un peu le quotidien – et non de le délaisser ! – pour vous raconter aussi quelques “mains” de mes évangiles: celles qui me parlent, celles que l’on a raconté, des mains qui nous redisent l’amour de Dieu et nous y ramènent !
Les mains sur son grabat
Il est des gestes dans les évangiles qui me touchent.
Et des mains aussi.
Souvent, je pense à ce paralytique cloué sur son lit, dans une chaise peut-être, à longueur de jour et de nuit. Je l’imagine comme ces malades rencontrés chaque année dans mon accompagnement d’hospitalière à Lourdes. Je repense à Laurence dont le corps n’avait que la seule parole et la seule main gauche pour s’exprimer, à Sonia qui, elle, n’avait que ses paupières pour nous parler.
Absence de corps.
C’est difficile de comprendre l’absence d’un corps. Et j’ai toujours en mémoire ce que Laurence disait: “Mon corps existe mais il est comme ma prison.”
Il est prisonnier de son corps notre paralytique. Ses quatre amis le savent bien, trouant l’espace de leur amitié pour l’amener à Jésus.
Il est des gestes qui me touchent.
Et des mains.
Paralysées, ce sont elles les premières qui retrouvent vie. Bien sûr, oui, ce sont ses jambes qui se lèvent et le portent mais ce sont ses mains qui agissent les premières, ce sont elles qui prennent son grabat.
Ce sont elles qui révèlent sa nouvelle vie.
Et je les vois.
Prenant à pleines paumes le pauvre brancard, l’emportant en sa maison. “Prends ton brancard et rentre chez toi”, ce sont elles qui déposeront le passé dans un coin de la maison. Visible, sûrement. Pour mieux regarder l’aujourd’hui.
Comme nos mains, lorsque elles sont pardonnées de nos faiblesses, retrouvent force, vie renouvelée.
Bon mercredi chers amis lecteurs. Que ce Carême trouve le temps de poser devant Dieu nos paralysies. Que nos mains pardonnées retrouvent vie.
à demain