Repos

“Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos.”

 

Repos

Je souris en écrivant mon mot d’évangile et je me dis que ça arrive assez souvent, très souvent même, que l’évangile du jour me parle en vérité.

Si, si, et ces jours-là, on dirait même que Dieu me ( te , vous…ça doit marcher aussi  😉 ) parle en direct.

Bref, repos, c’est juste le bon mot du moment. Hâte de le prendre à bras-le-corps, peut-être bien pour pouvoir écrire un peu plus longuement !  😉

 

Seigneur, parle-nous encore, parle-nous en vrai, pendant cet Avent !   🙂

Oh… et je remets ici le repos de ce bon Joseph endormi…puisque se profile à l’horizon SON année ! 

Enfanter

“Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus.”

 

Enfanter.
J’aime ces verbes de nos langues qui disent la naissance.
J’aime savoir que Dieu est né en ce monde.
J’aime encore davantage savoir qu’Il a une mère.

Et je n’ai pas de temps dans ce temps qui ressemble en ce moment à celui que je n’avais pas quand j’étais maman de trois petits … 😉  Je n’ai pas le temps d’en écrire davantage alors je vous laisse, chers amis, une petite prière d’il y a longtemps.
À demain j’espère  🙂

 

Ton ventre s’est arrondi
Tout doucement
Tes mains se posent sur la sphère de vie
Tendrement
Tes bras se croisent sur ton amour
Passionnément
Marie
Remplie du feu intérieur, tu attends
Tu attends la promesse
Ton visage s’éclaire d’un sourire confiant
Tes mains sont ouvertes maintenant
Offertes en un oui
En merci
Tu attends l’Enfant
Ton enfant
Tu vas donner la vie
Marie
Tu vas nous donner La Vie

Civière

“Et, en écartant les tuiles, ils le firent descendre avec sa civière en plein milieu devant Jésus.”

 

Civière. C’est mon drôle de mot d’évangile ce matin.

En vrai, ce n’est pas le mot que j’aime mais c’est ce qu’il peut représenter. Et j’ai toujours, à cette lecture, l’image assez cocasse du paralytique qui rentre chez lui, avec sa civière sous le bras.
Il y a là quelque chose qui me plaît bien: sa foi, le pardon de ses péchés et sa vie qui continue avec ce qu’il est.

 

Et je me demande parfois si mes chemins d’Avent depuis toutes ces années ne ressemblent pas à des sortes de parcours en…civières.  😉

Oui, vraiment. Avec ma foi, Son pardon reçu et ma vie qui continue avec ce que je suis.


Et tout ce qui est un peu bancal dans nos vies, tout ce qui ne nous fait pas marcher bien droit, tout ce qui nous fait tomber aussi, tout cela, finalement, est là, devant Lui, malgré tout, et souvent “porté” à bout de bras  ! 

Civière. Donne-nous Seigneur de continuer notre chemin d’Avent …en nous remettant debout !  

 

M’abaisser

“Je ne suis pas digne de m’abaisser pour défaire la courroie de ses sandales.”

 

M’abaisser. C’est mon verbe d’évangile en ce deuxième dimanche de l’Avent.
M’abaisser. J’aime assez le pronom qui s’y colle et me concerne. M’abaisser, nous abaisser, s’abaisser, ce verbe n’a de véritable sens que si le mouvement se fait avec tout notre être, physique et mental, de corps et d’esprit.

Petite, je me souviens que la crèche était toujours installée au pied du sapin et qu’il fallait s’agenouiller pour Te voir.
Et j’y pense souvent, en ces temps de fin d’année au collège, temps plus rudes qu’à leur habitude, quand mon corps au soir fatigué se pose pour un temps de repos et de prière. 
Cela commence toujours par mes genoux qui se plient doucement, le dos qui se recroqueville parfois, les mains qui cessent de faire, on dirait que mon corps veut diminuer, qu’il veut se faire plus petit.
Parfois, il reste ainsi, longtemps, sans que rien ne se passe, ni mots, ni pensées, ni larmes, comme vide.
Puis, le corps peu à peu délaissé, fait place au dedans, jusqu’au cœur parfois.

Je me demandais hier comment prier, c’est peut-être cela simplement. Un mouvement vers Toi, laissant toutes les hauteurs de nos vies pour se retrouver au plus près, au plus proche, à côté de La Tienne.

Deuxième semaine de l’Avent qui commence Seigneur, donne-nous de rester petits pour mieux Te voir.

 

Priez

“Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson.”

 

Priez. Priez, c’est mon mot d’évangile en ce 7ème jour de l’Avent. Une semaine déjà.  😉

Priez.
Je ne sais pas vraiment quand j’ai commencé à prier. C’est étrange ce verbe-là. Pour parler, marcher, conduire, apprendre une langue, enseigner, rencontrer, se marier, aller ici ou là, … bref, pour tous les verbes de ma vie, je saurai écrire une date juste à côté. Savoir exactement quand ça a commencé. Mais prier, non.
Je me souviens bien de mes 7 ans et d’un petit cahier offert. Un cadeau d’anniversaire pour y écrire mes petites prières. 
Depuis cette date, prier c’est écrire. Ou l’inverse peut-être. Je ne sais plus très bien.
Mais je crois bien me souvenir que je priais avant en murmurant des mots ou même dans le silence de mon enfance..

Est-ce que parler à Dieu comme à un ami c’est prier ?
Je ne savais pas vraiment alors j’ai longtemps lu des livres pour savoir. Nombreux. Qui disait oui, qui disait pas seulement, qui disait non. Au final, j’ai arrêté de lire ces livres-là, j’ai repris mes cahiers et j’ai continué à écrire mes petites prières.
Est-ce que je sais prier ? 
Je n’en sais rien.

 
Est-ce qu’on sait un jour prier dis ?
L’essentiel n’est peut-être pas de savoir mais de tendre son cœur jusqu’à être capable d’oser l’écouter.

Dans cet Avent qui file presque trop vite, donne-nous Seigneur de nous poser un peu, de nous reposer aussi… sur Toi.  🙂

 

Route

“Jésus était en route.”

 

Plus que “route”, mon mot d’évangile aujourd’hui serait “en route”, avec le mouvement et l’élan.
En route.

Voilà.

Hier soir, en lisant cet évangile, je me suis arrêtée là. Sûre que c’était le bon mot.
Ce matin, en relisant cet évangile, j’en étais certaine, c’était bien ce mot-là.
Ce soir, même chose. Bien sûr. En route.

Parfois – non, toujours – j’accroche sur un mot d’évangile. Je le retiens. Il a du sens pour moi. 
Je le garde, le murmure, le répète, souvent cherche l’hébreu ou le grec. Et c’est tout.
Cela ne va pas au-delà de Ses mots à Lui.

 

En route.
Il semble simplement me l’avoir murmuré toute cette longue journée.
Pour me donner l’élan, pour donner de l’élan autour de moi, pour oser avancer même à petits pas.

Il semble me murmurer à chaque page de Sa Parole “prends ce chemin, en route.”

En route !
L’essentiel est peut-être là. Inutile d’en dire davantage.
Notre chemin d’Avent nous ouvre Ses pas. 🙂

Maison

“La pluie est tombée, les torrents ont dévalé, les vents ont soufflé et se sont abattus sur cette maison ;
la maison ne s’est pas écroulée, car elle était fondée sur le roc.”

 

5ème jour de notre Avent et mon mot d’évangile aujourd’hui est “maison”.

 

Maison. C’est un mot que j’aime. Un de plus.
Il est le repère dont ma vie a besoin, les murs qui gardent ceux que j’aime, le port d’attache des soirs fatigués.
Il est le repas qui réunit nos dimanches, les soirées d’amis à parler du monde, les cafés confiants des creux d’après-midi.
Il est leurs chambres qui rappellent des heures enfantines, les coins du jardin qu’on aménage peu à peu, les arbres qui ont grandi.
Il est toujours des projets d’embellissement, les voisins qu’on aime bien, ceux qui sont là, discrets.
Maison. C’est un mot qui sait être doux.

Mais c’est aussi un mot difficile.
La maison que nos amis mariés ont quittée, vendue, oubliée, déchirés. Divorcés.
Celle de pas mal de mes élèves aujourd’hui qui se divise en deux, une semaine avec papa, une semaine avec maman.
Celle de ce petit qui n’existe plus, foyer provisoire jusqu’à quand ?
Celle au bout de cette rue dont les volets sont très souvent fermés et qui fuit les bonjours.
Celle du vieil homme qui aujourd’hui prie près de moi et dont la petite maison jamais ne ressemblera à celle de son Irak tant aimé.

Maison. C’est pourtant un mot que j’aime.
Je pense à la tienne, Jésus, celle que tes parents ont quittée pour une pauvre étable. 
Je pense à toutes celles dont tu as franchi le seuil, aux ruelles de Capharnaüm et aux foyers qui te recevaient.

Maison.
Puissions-nous nous y réchauffer, y puiser de l’amour et en donner, en gardant fenêtres et portes ouvertes pendant cet Avent, Seigneur…malgré les vents mauvais !  🙂

 

 

 

Pain

« Où trouverons-nous dans un désert assez de pain pour rassasier une telle foule ? »

 

Pain. c’est mon mot d’évangile numéro 4.

 

Mon grand-père m’a raconté un jour cette histoire.
Il était gamin. Il devait avoir 7 ou 8 ans environ, on était dans les années 1920 je pense. Il jouait dans la rue avec les camarades du quartier. Il habitait la ville qui n’a rien à voir avec la ville d’aujourd’hui parce qu’on pouvait jouer dans la rue et même au beau milieu, sans aucune crainte, souliers de semaine à taper dans un ballon, dans une pierre parfois ou cette fois-là, dans un quignon de pain dur. Une partie de ballon faisant rouler le pain sur le bitume, une partie endiablée, et le mot n’est pas trop fort puisque les deux gendarmes qui passaient par là  à bicyclette, voyant la scène, ont aussitôt joué de leurs sifflets et sauté de leurs engins. Grand-père, que je voyais toujours grand et solide, racontait l’anecdote avec une petite voix comme s’il avait encore 7 ans et que le gendarme était encore à ses côtés.
– On a pris une bonne leçon de morale, oreilles tirées jusqu’à la porte de la maison où nos parents n’ont surtout pas oublié de nous punir ensuite après avoir, eux-mêmes, reçu une leçon pour leur “mauvaise éducation”.

Voilà. La chose était dite. À l’époque où mon grand-père était gosse, jouer avec le pain était sacrilège.

Il en avait gardé comme beaucoup de personnes de son âge un vrai souci. Le pain ne se gaspillait pas, ne se jetait pas, ne se posait pas à l’envers sur la table, recevait une petite croix en son cœur avant d’être tranché. Et même si mon grand-père n’était pas de ces traditions, il  ne pouvait cependant échapper à celle-là .

J’ai grandi avec ça.

Le pain, nourriture précieuse. Inutile de dire que pour Son Pain, ce n’était pas très compliqué d’en saisir aussi le sacré.

Mais, j’ai toujours mieux compris l’importance du pain en minuscules.

 

C’est ainsi qu’on m’a appris que le manque le plus terrible était celui qui tord le ventre de faim.
Manque de ce quignon absent de nombreuses tables,  absent des listes de courses de ceux qui ne peuvent plus, de ceux qui ne peuvent pas, et pour une bonne partie de notre monde, savoir que se nourrir n’est que bataille, pour beaucoup le combat de chaque jour que Dieu fait.

Il y a dans l’histoire de mon grand-père une autre époque, c’est vrai, mais je garde le souvenir de sa honte et de ce qu’il m’a appris à sa suite. Racontée sans fierté, il reprenait souvent ce que la punition de ses parents ajoutée au sermon des gendarmes lui avait laissé longtemps après. Et il n’a eu de cesse de répéter que la nourriture n’est pas précieuse en soi mais son manque est des plus terribles. Pour ses parents qui l’avaient vécu vraiment, arrivés d’un ailleurs plus que difficile, cela avait dû être un leitmotiv. “On a beau tout vouloir, le ventre vide on ne peut rien. On a beau croire, le ventre vide, on ne croit rien.”
La nourriture est sacrée. On ne joue pas avec ça.


J’essaie de ne jamais l’oublier.

Je l’ai vu, je le vois encore. Ce manque. Cette absence de l’essentiel.
Absolument révoltant.

Rien à dire de plus.
Ton Pain, Seigneur, ne comble pas toutes les faims.
Toi, Tu le sais bien. “Ils pourraient défaillir en chemin.”

 

En ce début d’Avent, donne-nous de pouvoir vraiment partager.
Puissions-nous déconfiner nos cœurs, Seigneur.

 

Joie

“À l’heure même, Jésus exulta de joie sous l’action de l’Esprit Saint.”

 

Joie. C’est mon troisième mot d’évangile.

 

Cette fois, il m’était bien difficile d’échapper à ce mot.

Ce mot, je l’aime. Pleinement.
Pleinement oui, je sais qu’il me colle à la peau. Depuis toujours, par-delà les blessures, au-delà des difficultés, bien loin de tous les ratés, de toutes les déceptions, de toutes les tristesses, ces quatre lettres ne m’ont jamais lâchée. Et je souris à l’idée que c’est le cadeau de ma vie, une grâce, une vraie grâce. 

Joie.
C’est un cri qui ouvre la bouche en un sourire.
Joie.
C’est un cri. C’est un cri. Un cri ! Rien de béat, rien de naïf.
Joie.
Ce sont quatre voyelles de vrai courage menées par une consonne qui pétille.

Joie. Il en faut, profondément, comme Maya ose me le redire, elle qui sait que toutes les galères ne lui ont jamais fait douter de la vie qui vaut  la peine d’être vécue.
Joie. Il en faut, simplement, pour continuer à aimer sans rancune, sans amertume, sans regrets.
Joie. Il en faut, humblement, pour oser dire que l’on croit en Toi.
Joie. Il en faut, drôlement, pour aimer ce foutu monde.
Joie. Elle est là.
Au creux de moi. Silencieuse parfois, éclatante souvent.

Merci Seigneur de l’aimer aussi, de l’aimer vraiment. Fais que, pour cet Avent, nous soyons capables de la répandre autour de nous. Simplement.

 

 

 

 

Réparer

“Ils étaient dans la barque avec leur père en train de réparer leurs filets.”

 

Réparer. C’est mon deuxième mot d’évangile.

 

J’ai toujours aimé ce verbe-là. Réparer.
À le dire, il remet à neuf le vieux vélo rouillé qui traînait au fond de la remise, il retape en quelques coups de pinceaux la commode vieillissante, il rapièce le pull abimé aux coudes dont on ne peut se défaire parce qu’elle l’avait tricoté pour nous aider à supporter les hivers de nos vies.

Réparer. J’aimais ce verbe déjà quand Angèle, un soir de Lourdes où le sommeil ne voulait pas venir, m’a tenu la main longtemps, assise au bord de son lit, priant toutes deux d’une même voix. “Avec Lui, tu sais me réparer un peu mon petit, merci.”

Réparer. J’aimais ce verbe encore quand, un peu plus tard, j’ai cessé de demander de l’aide dans ma petite prière et j’ai osé un simple “répare-moi Seigneur” que Tu as bien compris.

Réparer. Je les imagine bien Jacques et Jean. J’ai vu comment les marins faisaient sur le port. Ils ont cette précaution à passer entre les mailles un nouveau brin, cette attention à dénicher les espaces trop lâches qui pourraient laisser passer les poissons, ce souci de redonner solidité à ce qui ne l’est plus.

 

Réparer. Décidément, je l’aime vraiment ce verbe et il nous va bien en ce début d’Avent.
Donne-nous Seigneur la force, le courage ou plus simplement Ta présence pour nous réparer, pour réparer autour de nous. Passer des liens entre les mailles de nos vies, repérer les espaces trop fragiles qui laissent tant de gens au bord des chemins, tendre une main solide pour aider à se relever, à se réparer.