Et on accrochera des glycines à nos fenêtres.
Je compte les jours depuis quelques jours. J’ai attrapé le gros classeur bien installé à côté de mes Bibles, plus exactement abrité entre l’une d’elle et les poèmes de frère Christophe. J’ai posé le classeur sur mes genoux comme un livre ouvert. J’ai feuilleté les pages une à une. J’ai relu tous leurs petits mots. J’ai pris mon temps.
Je compte les jours depuis quelques jours. Oh… je n’additionne pas les heures, les mois, les années comme un étendard oh non, surtout pas. Je fais plutôt le compte de tous nos mercis, de tous nos pardons, de tous nos s’il te plaît. J’ai relu ma déclaration d’intention. Je n’y changerai pas un iota. Presque 25 ans après.
Je compte les jours depuis quelques jours. Je caresse leurs visages en photos.
Et je souris à cette phrase griffonnée ailleurs.
Il n’y a pas encore de glycines à nos fenêtres mais au seuil de notre maison les pas de nos enfants, de nos familles, de nos amis, de nos visiteurs d’un soir.
Les pas de tous ceux que j’aime et qui ne sont plus là.
Il n’y a pas encore de glycines mais le parfum de nos deux vies mêlées l’une à l’autre pour n’en faire plus qu’une.
Dans 3 jours exactement, il y aura 25 ans que j’ai dit oui à l’homme de ma vie.
Et nous partons, maintenant, choisir une glycine pour accrocher à nos fenêtres, comme un ruban de prières pour fleurir encore le temps qui continue.